RMC
Tech

Solaire, éolien, hydrogène: ces trois projets d'énergie vont-ils nous sauver ?

Des éoliennes à Fuendejalon, en Aragon (Espagne), le 13 février 2023.

Des éoliennes à Fuendejalon, en Aragon (Espagne), le 13 février 2023. - CESAR MANSO / AFP

Existe-t-il des solutions technologiques à tous nos problèmes énergétiques ? Pas certain pour la totalité, mais on pourrait au moins aller chercher une électricité presque illimitée... dans l’espace.

La Cop28 se tient en ce moment à Dubaï, on s’intéresse avec vous à de nouveaux modes de production d’énergie décarbonée. On pourrait aller chercher une électricité presque illimitée dans l’espace.

La solution à la crise énergétique sera entre autres technologiques avec trois exemples concrets de projets fous dans ce domaine.

Des panneaux solaires déployés dans l'espace

La première solution consiste à aller chercher de l’énergie solaire directement dans l’espace. Le problème du solaire sur terre, c’est l’intermittence : on a de la pluie, des nuages, la nuit, les saisons, donc on perd énormément en efficacité. Dans l’espace le soleil brille en permanence.

L’idée a été réalisée pour la première fois il y a quelques mois par l’université Caltech aux Etats-Unis. Le but est de produire de l’électricité directement dans l’espace et de la transférer sur terre.

En clair, ce sont des panneaux solaires installés directement dans l’espace qui vont capter la lumière du soleil, en faire de l’électricité.

Ensuite on transforme cette électricité sous forme de micro-onde qu’on va envoyer, sans fil, sous forme de rayon, jusqu’à un récepteur situé sur terre.

En l’occurrence c’était le toit de l’université Caltech, mais ça pourrait être absolument n’importe où, même dans des zones reculées, en guerre ou après une catastrophe naturelle par exemple. Une vraie prouesse.

Ces panneaux solaires déployés dans l’espace pourraient générer huit fois plus d’énergie que ceux qu’on a sur terre.

Pour l’instant c’est une expérience à petite échelle, mais la recherche avance, et les projets à grande échelle se multiplient.

À commencer par la Chine, qui veut déployer une station solaire orbitale d’ici 2035.

Les Etats-Unis, Le Royaume-Uni sont aussi sur les rangs, mais aussi l’Europe avec l’ESA, avec Airbus, qui veut déployer une ferme solaire de 2km2.

Les éoliennes volantes

Une autre énergie renouvelable qui a pas mal de défauts, c’est l’éolien -notamment au niveau esthétique. Mais il y a moyen de faire beaucoup mieux : des éoliennes complètement invisibles.

Remplacer les éoliennes par des cerf-volants. C’est le projet assez dingue d’une start-up qui s’appelle Enerkite.

De grandes ailes volantes qui vont aller chercher les vents d’altitude et le transformer en électricité grâce à un câble relié à un générateur au sol.

Des éoliennes volantes si vous voulez ! On fait souvent deux reproches aux éoliennes. La première c'est que c’est en général assez laid, et elles gâchent le paysage et on est rarement content d’habiter à côté.

Celles-ci sont très hautes dans le ciel, à plus de 300 mètres on ne les voit presque pas.

Et le deuxième reproche, c'est que ce n’est pas toujours d’une grande efficacité, surtout quand il n’y a pas de vent. Or les vents d’altitude sont beaucoup plus constants et 5 à 8 fois plus puissants que ceux qu’on a au sol. En gros, éolienne contre éolienne, on multiplie la production électrique par deux.

L'hydrogène comme alternative au pétrole

On parle aussi beaucoup de l’hydrogène comme alternative au pétrole. Et on a fait récemment une découverte incroyable : la France est assise sur des réserves énormes.

En France on pas de pétrole, mais on a de l’hydrogène. On parle beaucoup de l’hydrogène pour alimenter les transports du futur... trains, voitures, bus, avions. Une énergie complètement décarbonée, qui n’émet qu’un peu de vapeur d’eau.

Le problème de l’hydrogène c’est qu’aujourd’hui il est produit à 95% à partir d’énergies fossiles. Mais il existe aussi sous forme naturelle, en sous-sol.

On appelle ça l’hydrogène blanc et c’est absolument génial parce qu’on n’a pas besoin de le produire, on l’extrait et on peut immédiatement l’exploiter.

On a découvert en Lorraine (des chercheurs du CNRS, qui ne cherchaient pas du tout ça à la base), dans le bassin minier, d’immenses gisements d’hydrogène.

L'estimation est élevée à 46 milliards de tonnes qui dorment dans notre sous-sol, soit la moitié de la production annuelle mondiale, c’est énorme. Sachant qu’il y a probablement des gisements dans d’autres pays, dans les océans également.

Une manne énorme qui pourrait constituer là encore un morceau de réponse à la crise énergétique et climatique.

Anthony Morel