Thierry Mariani: "Oui, il faut discuter avec Bachar al-Assad"
Thierry Mariani ne voit pas où est le problème. Au lendemain d'un déplacement à l'occasion du week-end de Pâques de cinq parlementaires Les républicains en Syrie, le député des Français de l'étranger, invité ce mardi de Jean-Jacques Bourdin, a balayé d'un revers de la main la polémique sur leur rencontre avec le président Syrien Bachar al-Assad, et le fait que ce voyage ait été financé par une ONG elle-même soutenu financièrement par le régime. "Nous avons été invités par une ONG syrienne, probablement financée par le régime syrien, a reconnu sans détour Thierry Mariani. Ça ne me gêne pas. Tout est clair. C'est une ONG qui travaille aussi à la réconciliation des communautés".
"Marquer sa solidarité avec les chrétiens de Syrie, c'est une bonne manière d'utiliser son week-end de Pâques", a ajouté le député.
"Il ne faut jamais oublier le passé, mais il faut regarder l'avenir"
Mais le véritable but de ce voyage était surtout de rencontrer une nouvelle fois Bachar al-Assad, après une première rencontre d'autres parlementaires Les Républicains avec le dictateur en novembre 2015.
"Il ne faut jamais oublier le passé, mais il faut regarder l'avenir, exhorte Thierry Mariani. Et l'avenir, c'est que nous avons un ennemi commun (Daesh), et nous devons échanger nos renseignements. Donc oui, il faut discuter avec Assad. J'ai vu les réactions (indignées), mais quand on est député on défend des convictions et je pense que les idées que je défends sur ce sujet devraient être celles qui guident la France".
Pour le député français, "Assad est incontournable à court terme. Il est en train de gagner la guerre. L'intérêt de la France, ce n'est pas forcément de s'allier sur les positions de l'Arabie Saoudite", rétorque-t-il, faisant allusion à la légion d'honneur remise par le président François Hollande au prince héritier saoudien.
Pour Raffarin, au contraire, il n'y a "pas d'avenir avec Bachar"
"Bien sûr que je souhaite la victoire de l'armée syrienne, poursuit Thierry Mariani. Parce que chaque terroriste éliminé par l'armée syrienne, c'est un risque en moins pour la France. Notre ennemi principal c'est le terrorisme, et aujourd'hui, au sol, les seuls qui se battent face à eux en Syrie c'est l'armée légale (de Bachar al-Assad).
Un point de vue que ne partage pas du tout Jean-Pierre Raffarin. Invité ce mardi de RMC/BFMTV, l'ancien Premier ministre estime, lui, que "l'avenir de la Syrie ne peut pas être envisagé avec Bachar". "Il est clair que nous avons une solution politique à trouver (...) Il est clair aussi que l'avenir de la Syrie ne peut pas être envisagé avec Bachar. Pour le moment, ce qui est très important de montrer, c'est que le terrorisme aujourd'hui se nourrit souvent de la destruction de l'Etat".