Torture: "Marine Le Pen préfère assumer un mensonge plutôt qu'assumer qu'elle y est favorable"

Invité de Jean-Jacques Bourdin ce jeudi, le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, Me Henri Leclerc, a réagi aux propos de Marine Le Pen sur la torture. Selon lui, "rien ne peut justifier le recours à la torture" et les propos de la présidente du Front National sont "abominables".

Elle a rapidement tenté d'éteindre l'incendie, mais les propos de Marine Le Pen sur la torture mercredi matin sur RMC et BFMTV ont semé la polémique. Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur le recours à la torture des autorités américaines, la présidente du Front National a répondu : "Il peut y avoir des cas, permettez-moi de vous dire, quand une bombe doit exploser dans une heure ou deux, et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles, où il est utile de faire parler la personne. Avec les moyens qu'on peut". L'euro-députée réagissait au rapport du sénat américain qui détaillait les sévices infligés par la CIA à des suspects de terrorisme. Des sévices qu'elle ne "condamne pas".

Sur Twitter, après son passage sur RMC et BFMTV, Marine Le Pen a tenté de s'expliquer, affirmant qu'il "est très heureux que la France n'ai pas recours" à la torture.

Interprétation malveillante. Face au terrorisme, pas d'angélisme. "Les moyens qu'on peut" : les moyens de la loi, évidemment pas la torture.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 Décembre 2014

"Marine Le Pen préfère assumer un mensonge plutôt que d'assumer qu'elle était pour la torture", a réagi ce jeudi matin sur RMC le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, Me Henri Leclerc. "Ce qu'elle a dit est abominable, mais c'est important de constater que même elle, Marine Le Pen, ne peut pas assumer ça. Son père ne serait peut-être pas revenu sur ces propos", a-t-il poursuivi, estimant que la présidente du Front National n'avait "pas évolué".

"Rien ne peut justifier le recours à la torture"

Pour Me Henri Leclerc, "rien ne peut justifier le recours à la torture. La torture est un acte de barbarie, c'est un acte criminel. Et la justification par l'utilité est très mauvaise. Vous torturez un suspect, et à partir du moment où vous acceptez la torture pour un cas, vous l'acceptez dans toute la lutte contre le terrorisme". "Elle ne prévient rien. Les américains disent eux-mêmes que ça n'a servi à rien". "La torture n'est pas utile, a-t-il insisté. Mais quand bien même ! Nous sommes des démocraties, nous avons des principes fondamentaux. La démocratie américaine donne la pire des leçons qui soit. Comment voulez-vous dès lors interdire à un certains nombres de pays dictatoriaux le recours à la torture ?"

Me Henri Leclerc a par contre rejeté l'idée d'une poursuite de la présidente du front national devant les tribunaux. "Sur le plan juridique, c'est compliqué", a expliqué le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme.

P. Gril avec JJ. Bourdin