Tourisme médical en France: quand l'hôpital de Calais accueille des patients anglais

L'hôpital de Calais accueille désormais des patients anglais (illustration) - AFP
Quand la France pallie les carences du système de santé britannique... Depuis fin janvier, pour la première fois, l'hôpital de Calais, ainsi qu'un autre établissement du Nord-Pas-de-Calais, est agréé par la NHS, l'équivalent de la sécurité sociale en Angleterre. Désormais, les malades anglais peuvent donc choisir de se faire soigner de notre côté de la Manche. Le tout premier patient anglais est sorti samedi dernier et est surtout venu se faire soigner en France pour échapper aux longs délais d'attente outre-Manche.
"Il s'agit d'un homme d'une cinquantaine d'années venu se faire opérer de la vésicule biliaire, explique Katia Pinat, référente pour les malades britanniques. Ça se passait pas trop mal en Angleterre mais l'attente était très longue: 18 semaines avant l'opération. Alors que, nous, en trois semaines, nous lui avons proposé une date et l'avons opéré".
Un enjeu économique
L'hôpital de Calais, ouvert en 2012, ouvre donc la voie du tourisme médical en France et espère que ce patient sera le premier d'une longue série. Et pour attirer les Anglais, il y a un homme: Thadée Segar qui fait tout pour chouchouter les malades venus de Grande-Bretagne: "Quand le patient arrive ici, il est comme s'il était en Angleterre. On le reçoit en anglais, on lui donne des documents en anglais et ses dossiers médicaux sont transférés directement d'Angleterre".
Le tout, pris en charge par la sécurité sociale britannique. Pour l’hôpital de Calais, accueillir les patients anglais est un enjeu économique comme l'explique le directeur, Martin Trelcat: "Pour rentabiliser les 200 millions d'euros d'investissement de la construction de l'établissement, il faut aller chercher toutes les ressources disponibles". Et d'ajouter, optimiste: "On aimerait, d'ici trois ans, avoir deux patients anglais par jour. Ce qui, potentiellement, générerait un chiffre d'affaires d'un million d'euros". Mais c'est aussi une manière aussi d’occuper les 20% de chambres vides de l’hôpital…