Un bijoutier face aux assassins de son frère: "Je veux qu'ils souffrent autant que moi"
Il va les fixer "droit dans les yeux". Michel Unik ne baissera pas le regard, ce jeudi aux assises des Alpes-Maritimes, devant les quatre auteurs du braquage qui a coûté la vie à son frère jumeau, Thierry, le 26 novembre 2011. Ce jour-là Thierry Unik était abattu dans sa boutique lors d'un braquage d'une extrême violence. Michel, lui, avait été tenu en joue par les malfaiteurs à l'extérieur de la boutique, dont il était le copropriétaire avec son frère abattu. Les braqueurs sont jugés à partir de ce jeudi pour vol avec violence ayant entrainé la mort et association de malfaiteurs en vue de commettre un vol en bande organisée. Ils risquent la prison à perpétuité.
"Je les fixerai, je ne baisserai pas les yeux"
"Ça ne va pas être facile du tout de voir ces gens-là trois ans après, revoir ces gens qui m'ont pourri la vie, témoigne Michel Unik sur RMC. Je serrerai mes poings et je me mordrai la langue. Je vais les regarder dans les yeux. Je les fixerai, je ne baisserai pas les yeux, parce que cette fois c'est moi qui ait les armes et eux qui n'ont plus rien".
"Il n'y a aucun pardon que je veux entendre"
Il l'assure: "Il n'y a aucun pardon que je veux entendre. Je veux surtout qu'ils souffrent en prison, que leurs familles se décomposent, qu'ils souffrent autant que moi j'ai souffert. On peut tout voler, mais tuer je ne l'accepte pas. Ils ont tué mon frère jumeau, c'est horrible".
L'avocat de Stéphane Thouvenel, l'auteur du tir fatal à Thierry Unik, a déjà été condamné à plusieurs reprises pour vols aggravés. Son avocat, défendra la thèse d'un coup de feu accidentel, d'un braquage qui tourne au drame. "Monsieur Thouvenel n'est qu'un petit délinquant et non pas un meurtrier, déclare-t-il. Le tir qui a entraîné la mort de monsieur Unik est un tir accidentel, les vidéos le démontrent amplement. La personnalité de M. Thouvenel ne correspond pas à celle d'un tueur avisé".
"Un tir accidentel"
À l'époque, ce braquage avait suscité une vague d'émotion et d'indignation chez les habitants du quartier et la profession. 3.500 personnes avaient participé à une marche blanche en soutien à la famille du bijoutier assassiné. Par solidarité envers la famille Unik, une cinquantaine de commerçants venus des quatre coins des Alpes-Maritimes se sont rendus devant le Palais de Justice de Nice à l'ouverture du procès.