Vers une loi française sur une taxe Tobin en février

Un projet de loi sur l'instauration unilatérale par la France d'une taxe sur les transactions financières pourrait être présenté au Parlement dès février, a indiqué dimanche Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement. Cette idée relancée par Nicolas Sa - -
PARIS (Reuters) - Un projet de loi sur l'instauration unilatérale par la France d'une taxe sur les transactions financières pourrait être présenté au Parlement dès février, a annoncé dimanche Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement.
Cette idée relancée par Nicolas Sarkozy suscite des oppositions au plan européen et dans les milieux financiers, chez ses partisans comme chez ses adversaires ou chez les économistes. La gauche critique le projet comme une simple intention électoraliste qui n'aurait aucune portée concrète.
"Ce n'est pas parce que les financiers disent 'non, on ne veut pas être taxés' qu'on va les écouter", a déclaré Benoist Apparu sur Radio J.
Dans un communiqué publié vendredi, l'association Paris Europlace, qui regroupe l'ensemble des acteurs de la place financière française a déclaré "son opposition à la mise en place d'une taxe sur les transactions financières qui, si elle n'était pas européenne, affaiblirait l'économie française".
Le Premier ministre britannique David Cameron a estimé dimanche que la France était dans son droit avec ce projet mais a prévenu qu'il bloquerait l'instauration d'une taxe Tobin au niveau européen si elle n'était pas suivie au niveau mondial.
Chère jusqu'à ces dernières années à la gauche de la gauche, la taxe dite "Tobin" du nom de l'économiste qui l'a imaginée dans les années 1970 consiste à appliquer aux transactions financières une imposition à un taux très faible dont le produit potentiel est très élevé compte tenu des masses financières échangées sur les marchés.
Sa mise en oeuvre est cependant complexe compte tenu de la mondialisation et de l'automatisation des marchés, et les spécialistes considèrent donc qu'il est improductif de la mettre en place dans un seul pays.
Manuel Valls, chargé de la communication dans l'équipe de campagne du candidat PS François Hollande, a estimé sur Radio J que ce projet était un acte de campagne de Nicolas Sarkozy. Il a refusé de dire si le PS voterait ou non le projet de loi.
"Si ça vient au Parlement, nous verrons dans quelles conditions cette taxe nous est présentée. Tout ce qui permet de taxer les revenus du capital va évidemment dans le bon sens", a-t-il dit.
"Mais nous attendons la capacité de Nicolas Sarkozy à convaincre ses partenaires européens, puisque tout le monde sait que c'est évidemment au niveau européen qu'il faut mettre en oeuvre cette taxe", a-t-il ajouté.
Thierry Lévêque