Viaduc écroulé à Gênes: faut-il s'inquiéter pour nos infrastructures?
Les sauveteurs ont lutté toute la nuit de mardi à mercredi pour tenter de trouver des survivants sous les débris du viaduc autoroutier qui s'est effondré à Gênes, dans le nord de l'Italie, faisant 38 morts, dont trois enfants, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.
L'effondrement soudain de cet ouvrage massif, appelé pont Morandi du nom de son concepteur, a précipité environ 35 voitures et quelques camions dans le vide d'une hauteur de 45 mètres.
Le pont était connu pour présenter des problèmes structurels et les responsables politiques ont appelé à ce que les coupables éventuels de négligences soient identifiés et punis.
En France, on compte bon nombre d'infrastructures de ce genre: faut-il s'en inquiéter? Sur RMC, Pascal Perri estime qu'il n'y a pas à s'inquiéter outre-mesure. L'économiste rappelle ainsi que la loi française est très protectrice sur ce sujet et l'état des routes ainsi que des ponts est très suivi.
"On traite l'urgence"
Pourtant, dans un rapport mis en ligne par le Minsitère des Transports, sur les 21.000 km de routes gérés par l'Etat, 17% présentent des dégradations plus ou moins importantes. Et notamment un tiers des ponts menaceraient de s'effondrer. La plupart datent ainsi des années 50.
Sur RMC, Julien Vick, délégué général du Syndicat des équipements de la route, dénonce un manque d'entretien:
"En France, ça peut s'écrouler du jour au lendemain. On a besoin d'une planification et d'audits des infrastructures car ce n'est pas fait. On traite l'urgence et malheureusement, on voit ce qui se passe en Italie aujourd'hui. On a des entretiens qui devraient être annuels sauf qu'avec la décentralisation, chaque collectivité locale a la charge de son réseau autoroutier, donc c'est fait en fonction avec les moyens disponibles"
Ces moyens ne seraient pas assez importants: 800 millions d'euros sont prévus chaque année alors qu'il en faudrait 1 milliard. Evidemment, la solution, c’est d’investir. Mais au-delà de ça, il faut aussi utiliser ces moyens de la manière la plus efficace: savoir exactement quelles sont les infrastructures qui ont besoin d'une rénovation urgente et éviter ce type d'accident.
Christian Tridon, président du Syndicat des entrepreneurs spécialistes de réparation et renforcement des structures plaide, lui, pour avancer sur le plan européen: "Le premier projet sur lequel on travaille est l'observatoire européen des ponts, de façon à avoir une base de données des ouvrages.
La France a connu deux effondrements majeurs de ponts depuis les années 1970. L'Italie en a, elle, connu 10 en seulement 5 ans.