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Viandes transformées: "Impossible de connaître la fiabilité et la qualité d'un fournisseur"

Moins de la moitié des produits transformés indiquent l'origine de la viande, révèle l'UFC-Que Choisir. (Photo d'illustration)

Moins de la moitié des produits transformés indiquent l'origine de la viande, révèle l'UFC-Que Choisir. (Photo d'illustration) - AFP

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dévoilé lundi que l'indication de l'origine des viandes dans les produits transformés est inexistante pour plus de la moitié des produits à base de viande.

D'où viennent les viandes transformées que nous mangeons? Une fois sur deux, c'est un mystère, révèle une enquête de l'UFC-Que Choisir publiée lundi. Trois ans jour pour jour après le scandale de la viande de cheval, les industriels n'ont vraisemblablement pas retenu la leçon.

Au total, 54% des produits transformés font l'impasse sur l'origine de la viande, mais cela représente les trois quarts des produits à base de poulet, plus de la moitié de ceux à base de porc, et 30% de ceux à base de boeuf.

Sur les vingt marques passées au crible par l'UFC-Que Choisir, Le Gaulois, Marie, Charal ou Findus ont des étiquettes qui tracent 100% de l'origine des viandes. En revanche, avec les produits Sodebo, Père Dodu ou Daunat, impossible de savoir d'où vient la viande dans leurs produits.

"Il y a juste écrit que ça a été fabriqué en France-Comté"

RMC s'est rendue devant une enseigne de grande distribution, pour recueillir les impressions des consommateurs. Son sac de course à la main, Jessica s’interroge sur l'origine de certains produits qu'elle vient d'acheter.

"Là, je suis en train de chercher la provenance de la viande. Pour ces saucisses, il n'y a pas écrit d'où provient le porc qui est utilisé. Il y a juste écrit que ça a été fabriqué en Franche-Comté", déplore-t-elle au micro de RMC.

Sur l'étiquette, impossible de trouver la moindre indication quant au fournisseur de la viande. Rien d’étonnant pour, Olivier Andro, qui a mené l’enquête pour l’UFC-Que Choisir.

"Vous avez des acheteurs, qui ne vont pas hésiter, finalement, à changer de fournisseur d'une semaine sur l'autre, en fonction des cours mondiaux", explique-t-il. "Et du coup, cela ne permet plus de connaître la fiabilité et la qualité d'un fournisseur, puisqu'ils sont potentiellement d'un nombre infini".

"On met déjà beaucoup de choses" sur l'étiquette

Mais du côté des industriels, on avance une toute autre raison. Il n'y aurait pas assez de place sur l’emballage pour donner l’origine des viandes, affirme Catherine Chapalain, la directrice générale de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA):

"Pour des consommateurs, il y a beaucoup de choses qui sont pertinentes sur les étiquetages, donc il faut choisir. On met déjà, aujourd'hui, beaucoup de choses".

Aujourd’hui, rien n’oblige légalement un industriel à indiquer la provenance de la viande transformée, tant que les membres de la Commission européenne ne s’accordent pas sur une loi.

C. P. avec Eva Deroualle