Victoire de Syriza: "On redonne de l'espoir aux peuples européens"

"Le peuple grec a écrit l'Histoire", a déclaré Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, ce dimanche, devant des milliers de personnes rassemblées sur l'esplanade de l'Université d'Athènes. "Le peuple grec laisse l'austérité derrière lui". Une victoire historique donc pour le parti de gauche radicale anti-austérité passé tout proche d'obtenir la majorité absolue au Parlement à l’issue des élections législatives. Ce lundi matin le ministère de l’Intérieur grec, après le dépouillement de 93 % des bulletins de vote, a indiqué que Syriza remporte 36,3 % des voix et décroche ainsi 149 sièges des 300 que compte le parlement grec, alors qu’il lui en aurait fallu 151 pour obtenir la majorité absolue.
"L'espoir que demain cette situation va changer…"
Une victoire écrasante que n'a pas manqué de fêter les électeurs de Syriza. "Les quatre dernières années ont été marquées par une austérité inacceptable. Ce n'était pas facile pour nous, le peuple, mais maintenant il y a l'espoir que demain cette situation va changer… Je l'espère vraiment en attendant nous sommes heureux", se réjouit l'un d'entre eux au micro de RMC. Dans les rues d'Athènes, l'ambiance est à la fête. On boit, on danse, on chante. Dans la foule, Stefanos, militant de la première heure, n'en revient toujours pas.
"Je suis fier du peuple, fier du fait que l'on peut devenir un exemple en Europe. On commence à donner l'exemple. On redonne ce soir l'espoir aux peuples européens", martèle-t-il. Elli se dit, elle aussi, "très fière" de la victoire de Syriza: "J'espère que maintenant on va voir une Grèce plus forte". Pour Despina, cette arrivée au pouvoir est "un moment que tout le peuple grec attendait". Elle estime aussi qu'il s'agit "d'un premier pas fait dans la difficulté car personne ne nous croyait". Désormais, "c'est le moment de faire le deuxième pas qui va être un pas en dehors des frontières grecques".
"Syriza ne pourra pas faire tout ce qu'il a promis"
Mais la victoire d'Alexis Tsipras ne fait pas que des heureux. Sur RMC, Anatonis, membre de Nouvelle Démocratie, se dit "vraiment triste" : "Je pense que tous ceux qui ont voté pour Syriza ne vont pas tarder à déchanter. Pendant cette campagne, ce parti a dit tout ce que tout le monde voulait entendre : 'Votez pour moi et vous trouverez du boulot', 'Votez pour moi et vos pension de retraites vont augmenter…' Mais, Syriza ne pourra pas faire tout ce qu'il a promis et les gens seront en colère".
Tirol, lui aussi membre de Nouvelle Démocratie, le parti conservateur du premier ministre sortant, est "très déçu" par l'issue du scrutin. "On espère juste que ce n'est pas toute la Grèce qui va l'être. On espère que Syriza ne va pas faire tout ce qu'il dit sinon notre futur va devenir très compliqué car si on sort de la zone euro personne ne sait ce qu'il va se passer. C'est un pari très risqué".
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