
Meurtre d'Aboubakar : "Un résultat des discours haineux anti-musulmans"
Najat Benali, présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris, dénonce une sous-évaluation des actes anti-musulmans en France. Selon elle, la réalité est bien pire que les chiffres officiels, car ces derniers ne prennent en compte que les plaintes déposées. Une enquête menée en 2022 auprès de fidèles a révélé que plus de 50% d'entre eux avaient été victimes d'actes ou propos anti-musulmans, mais dans 95% des cas, ces victimes n'ont pas porté plainte. Les raisons évoquées incluent un sentiment d'inutilité de la démarche et un climat général de stigmatisation, où les discours politiques et médiatiques renforcent cette haine sans être sanctionnés. Elle souligne que ces actes de haine se traduisent par une stigmatisation quasi systématique des musulmans, avec des propos souvent décomplexés. Elle évoque également les propos de Bruno Retailleau, qui a reconnu "avoir été maladroit" dans ses déclarations, mais elle rappelle qu'il ne s'agit pas de cas isolés, soulignant que depuis des années, des discours négatifs sur l'islam sont véhiculés dans les médias. Selon elle, il y a un problème majeur de propagande dans certains médias, notamment des chaînes qui diffusent en continu des messages haineux. Elle appelle à une action plus ferme, réclamant une poursuite systématique des discours incitant à la haine à l'égard des musulmans.