Payez-vous vos fruits et légumes plus chers que l'été dernier?

En un an, les prix des fruits ont augmenté de 2% en agriculture conventionnelle (photo d'illustration). - Philippe Huguen - AFP
Salades composées, fruits frais... Pendant l'été, les fruits et légumes trônent dans toutes les assiettes. Essentiels à notre santé, avec une recommandation de cinq fruits et légumes par jour, vous avez pourtant tendance à les délaisser à cause de prix de plus en plus élevés.
En un an, les prix des fruits ont par exemple augmenté de 2% en agriculture conventionnelle et de près de 7% dans le rayon bio, selon le baromètre 2025 de l'observatoire des prix des Fruits et Légumes publié par Familles Rurales. Selon l'association, sur dix ans, le prix des fruits a augmenté de près de 59% et celui des légumes de plus de 64%.
En cause notamment, des coûts de production plus élevés pour les producteurs, mais aussi une météo capricieuse cette année entre les inondations en hiver et la sécheresse au printemps.
Mais les fruits et légumes sont-ils vraiment plus chers que l'année dernière? Selon une enquête réalisée par le Réseau des Nouvelles des Marchés (RNM), et relayée par Le Parisien, les prix sont stables mais cachent de fortes disparités selon les variétés.
Une hausse de 24% pour les nectarines
Selon Daniel Sauvaitre, président de l’Interprofession des fruits et légumes frais (Interfel), les tarifs au détail sont "globalement stables" cette année.
Un constat partagé par Sandrine Choux, déléguée générale de Saveurs Commerce, la fédération qui représente les primeurs de toute la France. "Les prix sont dans la moyenne des années précédentes. L’ensoleillement a permis de bien démarrer la saison", assure-t-elle à nos confrères.
Pour autant, cette apparente stabilité cache en réalité de fortes disparités. Par exemple, les nectarines jaunes en vrac ont connu une hausse de près de 24,07% par rapport à l'année dernière: 4,02 euros/kg contre 3,24 euros/kg en 2024.
De même pour les poivrons rouges en vrac (+20,7%), les tomates rondes en grappe (+13,79%), les pêches jaunes en vrac (+13,78%) ou encore les tomates cerise vendues dans des barquettes de 250 grammes (+10,15%).
Effectivement, pour les pêches jaunes, "c’est dans la moyenne haute de ce qu’on a pu observer ces dernières années", confirme le président d'Interfel.
Et pour cause, "la péninsule ibérique a subi de lourdes intempéries, réduisant les arrivages de produits espagnols sur nos étals. Or, la qualité des produits français et les consommateurs étaient au rendez-vous", explique Sandrine Choux. Les prix sont donc restés à un niveau relativement élevé.
Fraises et abricots, les grands gagnants
En revanche, certaines variétés ont subi des hausses de leurs prix plus maîtrisées. C'est le cas du melon charentais qui a augmenté de 3,55% par rapport à 2024, en passant de 1,97 euros la pièce en moyenne à 2,04 euros.
"Après un bon début de saison, les ventes sont plus difficiles depuis le 14 juillet", constate Daniel Sauvaitre. En effet, selon la déléguée générale de Saveurs Commerce, le melon est un produit très météo-sensible.
"Les consommateurs achètent du melon quand la température extérieure dépasse les 24 degrés. Avec la dégradation de la météo, c’est plus compliqué", souligne-t-elle. Le fléchissement des ventes a ainsi tiré les prix vers le bas. Le concombre (+2,46%) et la courgette en vrac (+1,08%) ont également connu de faibles hausses.
D'après l'enquête, deux fruits tirent leur épingle du jeu grâce à des baisses de leurs prix. Les fraises, vendues en barquettes de 500 grammes, ont vu leurs prix diminuer de 1,97% par rapport à l'année précédente.
Même son de cloche du côté des abricots qui ont baissé de près de 9,14% sur un an, en passant de 3,94 euros/kg en 2024 à 3,85 euros/kg en 2025. Alors si vous voulez manger des fruits sans exploser votre budget vacances, vous pouvez tout à fait vous tourner vers ces fruits qui restent à des tarifs abordables.
D'autant qu'il "reste 10 à 20% des récoltes à faire et les abricots sont de très bonne qualité cet été", affirme le président d'Interfel. Celui-ci regrette qu'ils soient déjà mis de côté par certains distributeurs pour laisser place aux premiers raisins et prunes.
Méthodologie: enquête réalisée par le Réseau des Nouvelles des Marchés (RNM) dans 150 magasins alimentaires de plus de 400 m2. Prix moyens relevés la semaine du 21 au 27 juillet 2025 comparés à ceux pour la même période en 2024.