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INFO RMC. Le prix des fruits bio a explosé en un an

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INFO RMC - Le prix des fruits a augmenté en un an, selon le dernier baromètre de l'association Familles Rurales. Les consommateurs ont constaté cette hausse dans les rayons des supermarchés et achètent de moins en moins de fruits. Les producteurs, eux, se disent obligés d'augmenter les prix.

Dans les caddies du supermarché de Cesson-Sévigné, en Ille-et-Vilaine, quelques melons, un ou deux sacs de tomates, mais peu de fruits à l'horizon. "Pas étonnant" selon Marie-France qui range ses courses dans le coffre de sa voiture. "Quand on voit que le prix du kilo de pêche est à presque cinq euros. Je me limite, à part les bananes parce que ce n’est pas cher. Avec des petites retraites, comment peut-on faire", s'interroge-t-elle.

Le prix des fruits ne cesse d'augmenter. Une hausse de 2% en agriculture conventionnelle et de 7% dans le rayon bio en un an, selon le baromètre 2025 de l'observatoire des prix des Fruits et Légumes, publié ce mercredi par Familles Rurales et que dévoile RMC en exclusivité.

Les consommateurs se limitent

Selon l'association, sur 10 ans, le prix des fruits a augmenté de près de 59% et celui des légumes de plus de 64%. Sur la même période, le salaire moyen par tête n’a progressé que de 27%. Familles Rurales s’inquiète de cette évolution générale des prix qui induit, selon l'association, à "un décrochage auquel peu de consommateurs savent faire face".

Une tendance remarquée par Jacqueline lorsqu'elle vient faire ses courses: "Les brugnons, par exemple, les abricots, ceux français sont trop chers pour mon budget." Pour les légumes, elle mise sur son potager, mais pour les fruits, elle se limite et "achète de moins en moins de fruits". "Le bio je n’en parle même pas, moi je ne passe plus dans le rayon bio", souligne la cliente.

Si la plupart des clients rencontrés disent ne pas pouvoir se le permettre, Romain, lui, continue d’en acheter: "C’est toujours un petit peu trop cher, mais si c’est pour rémunérer un petit peu mieux les agriculteurs et les maraichers, ça devrait être important pour tout le monde."

Une hausse de prix inévitable pour les producteurs

Cette hausse des prix, Guillaume Héry, producteur bio à Bruz, en Ille-et-Vilaine, ne peut y échapper: "Je suis obligé de vendre les melons entre 4 et 5 euros pièces, là où pour le même prix vous pouvez en avoir trois d’Espagne."

Cette différence de prix s'explique, selon lui, par des coûts de production plus élevés, mais également une météo très capricieuse cette année. "On a cumulé un peu tout cette année, les inondations cet hiver, la sécheresse au printemps. Sur le fruit je ne suis pas surpris car c’est le produit le plus fragile", explique le producteur.

"Il y a énormément de quantités qui ont été jetées et l’offre s’est retrouvée faible, donc le prix a augmenté", ajoute Guillaume Héry.

Cette hausse de prix n'est pas forcément aux bénéfices des producteurs. L'association Familles Rurales pointent du doigt les marges des intermédiaires, notamment dans la grande distribution.

Martin Lange (avec TRC et SG)