Prix, manque de temps... Pourquoi les Français achètent de moins en moins de fruits et légumes

Les fruits et légumes ont-ils de moins en moins la cote? D’après le baromètre de confiance de la filière (Interfel) publié mardi à l'occasion du Salon de l'agriculture, les Français ont réduit leurs achats de 2% en 2024 par rapport à l’année précédente. En quatre ans, le panier annuel moyen en fruits et légumes des ménages français est même passé de 182 kg à 158 kg, soit un recul de 15,2 %.
La profession justifie ce recul par l'inflation qui a touché les fruits et légumes en 2022 et 2023. Et même si l'an dernier, les prix n’ont quasiment pas augmenté, les consommateurs n’y trouvent toujours pas leur compte.
"Les tomates par exemple, 4,50 euros le kilo, c’est énorme"
A la sortie d'un supermarché, nous avons rencontré par exemple, Christine. Ses courses sont faites pour la semaine, et dans son caddie il y a des pommes, des bananes, des avocats... Des fruits et des légumes donc, mais pas autant qu’elle voudrait.
“On en achète moins parce que c’est trop cher. Les tomates par exemple, 4,50 euros le kilo, c’est énorme”, appuie-t-elle.
Des modes de vie qui changent et des produits frais qui attirent moins
Un constat partagé par d'autres consommateurs croisés, qui évitent de plus en plus le rayon "fruits et légumes" pour les mêmes raisons. “Le filet de pomme de terre, le filet d’orange… Ça devient inabordable”, confie Maryline. “Ne serait-ce que les avocats. Au lieu d’en prendre une fois par semaine, on en prend une fois par mois”, ajoute Rouweida.
Si l’augmentation des prix est l’une des explications de cette légère baisse de la consommation, ce n’est pas la seule d’après Delphine Taillez, directrice adjointe du centre interprofessionnel des fruits et légumes.
"On a une érosion lente qui s’explique par les évolutions de mode de consommation et un environnement alimentaire, particulièrement riche qui fait un petit peu concurrence aux produits frais aujourd’hui”, explique-t-elle.
"Il n'y a pas que les prix"
Un constat que partage Daniel Sauvaitre, président de l’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes, invité ce mercredi matin de RMC, qui reconnaît également un "effritement", malgré un "regain d'intérêt" pendant la période Covid.
"Quand on achète malin, quand on achète en saison, on arrive toujours à composer un panier de fruits et de légumes qui est tout à fait abordable. Donc il n’y a pas que les prix. C’est vraiment cette vie trépidante que l’on mène qui fait que l’on choisit d’aller plutôt vers des plats préparés. On ne cuisine plus que le dimanche et encore, quand on cuisine", appuie-t-il.
Une concurrence comme le snacking qui touche particulièrement les jeunes d’après la filière.