A PSA Vesoul, les salariés vont-ils renoncer aux 35h "pour augmenter les dividendes de la famille Peugeot"?

Les salariés du site PSA de Vesoul doivent-ils accepter de renoncer à leurs 35 heures, et de travailler 37h45 par semaine, contre une modeste hausse de salaire? C'est la question qui déchire la CGT et FO, ce jeudi dans Radio Brunet.
C'est une évolution permise par la Loi travail. A Vesoul, la direction de PSA s'attaque aux 35 heures pour assurer la pérennité du site, qui emploie jusqu'à 3.000 personnes, spécialisé dans les pièces détachées de plusieurs modèles de voitures du groupe, un secteur ultra-concurrentielle. La direction veut gagner en productivité et propose aux salariés de passer de 7 heures à 7 heures 33 par jour, soit de 35 heures à 37 heures 45 par semaine, en échange d'une augmentation de 2,8% des salaires. La CGT refuse en bloc, mais le syndicat est minoritaire depuis les dernières élections professionnelles. Ce sont la CFDT et FO qui sont majoritaires, et ces syndicats ne sont pas opposés à cette hausse de travail partiellement compensé au niveau salarial.
Une question de vie et de mort pour Sébastien Galmiche, délégué FO du site PSA Vesoul. "On est hyper concurrencé sur ce marché (des pièces détaché), donc il faut être vigilant et flexible, estime-t-il ce jeudi dans Radio Brunet. On sait que c'est l'avenir de l'entreprise qui se joue, le destin des salariés. Aucun salarié ne souhaite perdre son emploi, surtout en Haute-Saône, où PSA est le plus gros employeur. On souhaite qu'avec cet accord PSA renoue avec l'embauche et qu'on attire de nouvelles activités."
"Quand cela va-t-il être notre tour?"
Mais pour Jean-Pierre Mercier, délégué CGT PSA-Peugeot Citroën, qui ne travaille pas sur le site de Vesoul, il n'est pas question que les salariés travaillent plus et se serrent encore la ceinture. "Je vous fiche mon billet qu'évidemment la rentabilité va augmenter et le montant des dividendes versés à la famille Peugeot va augmenter. Ce n'est pas le salarié qui coûte à l'entreprise, il rapporte. Par contre ce qui coûte cher, ce sont les dividendes versés chaque année à la famille Peugeot et à tous les actionnaires, ce sont les retraites chapeau des anciens dirigeants qu'on doit payer chaque année, c'est la rémunération extravagante de Carlos Tavares – 18.300 euros par jour… Du coup les salariés doivent encore se serrer la ceinture. Mais quand est-ce que nous, on va avoir nos salaires augmentés, quand est-ce que nos jeunes vont être embauchés dans l'entreprise? Quand cela va-t-il être notre tour? Jamais, en fait! Parce que même quand notre entreprise est parmi les premières, il faut se serrer la ceinture pour qu'elle le reste. Ça ne va pas cette histoire, il faut que ça cesse".