E-cigarette: "Dire que c'est dangereux est une erreur de communication invraisemblable"

L'OMS alerte sur le vapotage. Les cigarettes électroniques sont "incontestablement nocives" et devront être régulées, selon un rapport présenté vendredi à Rio de Janeiro par l'Organisation mondiale de la santé, qui déconseille ces dispositifs à ceux qui veulent arrêter de fumer.
Leur popularité grandissante depuis leur apparition sur le marché, au milieu des années 2000, surtout auprès des jeunes, inquiète les législateurs et autorités sanitaires du monde entier, qui craignent que le vapotage ne conduise les jeunes à fumer du tabac.
"Il n'y a pas de produit plus dangereux en vente libre que la cigarette classique qui tue la moitié de ses consommateurs"
Invité de Bourdin direct ce lundi pour décrypter cette information, le professeur Gérard Dubois estime que s'il est avéré que la cigarette électronique n'est logiquement pas bonne pour la santé, le message est trop alarmiste pour ceux qui souhaitent s'éloigner du danger bien plus grave de la cigarette traditionnelle.
"Si vous voulez comparer les deux en terme de dangerosité c'est comparer le pistolet à bouchon avec un canon de marine. Ca n'a rien à voir. Il n'y a pas de produit plus dangereux en vente libre que la cigarette qui tue la moitié de ses consommateurs.
Donc là on a une erreur de communication invraisemblable. La cigarette électronique est destinée aux fumeurs car il est en danger, le tabac tue 8 millions de personnes chaque année."
Les jeunes Américains beaucoup plus accros à la e-cigarette que les Européens
Le professeur Gérard Dubois estime que l'OMS répond aux préoccupations grandissantes des Américains qui font face à un afflux massif de jeunes fumeurs de e-cigarette qui n'est pas autant régulée qu'en Europe.
"Aux Etats-Unis, la situation est différente. La publicité est autorisée et les jeunes se sont mis massivement à utiliser la cigarette électronique avec un taux de nicotine très élevé. Alors qu'en Europe on a une limite autorisée beaucoup plus faible et pas de publicité. Donc aux USA on a une épidémie d'utilisation chez les jeunes, et l'OMS a tendance à réagir à cette situation."