Infirmière violemment interpellée à Paris: "Une femme épuisée physiquement et moralement qui a craqué", défend son avocat

Un rassemblement d'une trentaine de personnes a été improvisé mardi soir devant le commissariat où l'infirmière a été placée en garde à vue, à proximité de la place des Invalides où tout a dégénéré.
C'est l'une des images de la manifestation des soignants mardi sur la place des Invalides à Paris: une infirmière interpellée sans ménagement par les forces de l'ordre. L’interpellation est musclée, et l'infirmière ne se laisse pas faire... Elle est tirée par les cheveux, et mise à terre. Sur certaines vidéos, on entend l'infirmière réclamer sa ventoline, un médicament utilisé par les personnes souffrant d'asthme.
Elle a été placée en garde à vue pour "outrage", "rébellion" et "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique". Elle venait, en effet, de jeter des projectiles sur les forces de l'ordre, selon plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. L'un des policiers atteint par les projectiles lancé par l'infirmière, devrait déposer plainte ce mercredi.
RMC a pu contacter ce mercredi son avocat, avant la fin de la garde à vue de Farida au commissariat du 7ème arrondissement de Paris.
Son avocat, qui a pu la rencontrer ce matin, décrit une femme "épuisée physiquement et moralement", qui explique avoir "craqué" face à l'attitude des forces de l'ordre repoussant les manifestants avec des gaz lacrymogènes.
Cette infirmière de 52 ans exerce à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif depuis 7 ans: elle gagne 1800 euros par mois et a travaillé entre 10 et 14h par jour pendant la crise du Covid, indique sa famille à RMC. Elle a elle-même contracté le coronavirus. Exerçant en gériatrie, cette mère de famille a vu 20 de ses 36 patients décéder au cours de l'épidémie.
Son avocat dénonce aujourd'hui une "interpellation violente et totalement disproportionnée".
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