Jeux paralympiques: Arthur Bauchet, le collectionneur de médailles de l'équipe de France

C'est l'un des héros de la délégation française aux Jeux Paralympiques de Pekin. Il s'appelle Arthur Bauchet et a remporté sa troisième médaille à Pékin, ce jeudi, en décrochant le bronze du slalom géant (catégorie debout).

Arthur Bauchet avait déjà deux médailles d’or autour du cou, remportées en l’espace de trois jours, sur la descente, puis le super combiné. Et a ajouté une médaille de bronze à sa collection, ce jeudi à Pékin, sur le slalom géant (catégorie debout). Et ces Jeux ne sont pas finis pour lui, car il a encore une chance de médaille, samedi, sur le slalom.

Atteint d'une maladie génétique rare

Pour lui, 21 ans, le sport est un combat. Un combat contre lui-même, un combat surtout, contre ses jambes.

Il est atteint de para-parésie spastique: un trouble de la moelle épinière, défaillance du système nerveux qui entraîne des tremblements dans ses membres inférieurs, des douleurs, des tensions. Et pourtant c’est bien debout, sur ses jambes, qu’il dévale les pistes. Un miracle.

Les premiers symptômes à dix ans

Les premiers symptômes, il les a ressentis à l'âge de dix ans. Lui qui est né dans le Golfe de Saint Tropez, est alors déjà amoureux du ski, qu’il a découvert à Serre Chevalier. Et il fait déjà de la compétition.

Les médecins disent que tout va rentrer dans l’ordre en grandissant. En vérité, ce ne sera jamais le cas. Il raconte qu’enfant, il était obligé de marcher sur la pointe des pieds puis a été contraint d’arrêter le foot. Lorsque ses muscles refroidissent, il ne peut plus se relever. Aujourd’hui, il ne peut plus courir. 

Le ski lui a sauvé la vie

Aujourd'hui, cela paraît incroyable de le voir sur des skis. Il dit que son sport lui a sauvé la vie. Ce qui le fait tenir debout, le maintien dans sa chaussure de ski. Mais tout cela se fait au prix d'une intense douleur, à tel point qu'à son arrivée en bas de la piste, ces coéquipiers doivent l'aider, jusqu'à reprendre ses béquilles.

Sa maladie est évolutive. Arthur Bauchet est un champion qui vit dans l’incertitude. “Je me dis qu’il faut profiter”, explique-t-il, parce qu'il sait que sa maladie va s’intensifier. Il devra peut-être, un jour, se déplacer en fauteuil.

Un cannibale sur ski...

En attendant, son appétit de médailles est intact. Il y a 4 ans, il avait remporté quatre médailles d’argent. Il n’avait que 17 ans. Depuis, il a aussi remporté 3 globes de cristal, le classement général de la Coupe du monde.

Serre-Chevalier, où il s'entraîne toujours, est en fête. Arthur Bauchet, comme son immense prédécesseur chez les valides, Luc Alphand, a des télécabines à son effigie.

... et bientôt en vélo?

En plus du sport, il n’a pas arrêté pour autant les études, puisqu'il est en licence de sciences. Il fait aussi beaucoup de vélo, un autre sport que ses jambes lui autorisent et qui lui permet peut-être d'imaginer une deuxième carrière en vue, puisqu'il a participé aux derniers championnats de france handisport et a fini sur le podium avec une médaille de bronze à la clé.

Arthur Bauchet répète qu’il veut "aller au bout de ses rêves sans jamais abandonner". A 21 ans, il a encore toute la vie devant lui.

Par Sébastien Krebs (avec MM)