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GPS, perceuse, couche jetable... Ces innovations qu'on doit à la conquête spatiale

ON N'ARRÊTE PAS LE PROGRES - La conquête spatiale a été au fil des décennies une incroyable source d’innovations. Sans les astronautes, on n’aurait probablement pas une bonne partie des objets qu’on utilise au quotidien.

Alors que Thomas Pesquet redescend sur Terre, on entend souvent : "La conquête spatiale ça coûte des milliards et ça ne sert à rien". Faux ! La NASA recense à elle seule plus de 2000 objets ou technologies inventés d’abord pour les astronautes et qui se sont ensuite transformés en objets de la vie de tous les jours.

Sans conquête spatiale -et donc sans satellites-, pas de GPS, de Waze ou de Google Maps sur nos smartphones. Et même pas de smartphone ou d’ordinateur portable du tout d’ailleurs. L’obsession dans les différentes missions spatiales, c’est de gagner de l’espace, donc de créer des objets toujours plus petits, légers, facilement transportables.

Les premiers circuits intégrés pour alléger l’ordinateur de Bord d’Armstrong dans les années 60. Le premier ordinateur portable de l’histoire. Ca ne veut pas dire qu’il n’aurait jamais existé. Mais ça aurait pris beaucoup plus de temps.

Même chose pour les capteurs photo numériques haute qualité qu’on trouve dans tous les smartphones, ils ont été d’abord développés pour l’astronomie.

Mais aussi, les casques et écouteurs sans fil, qui sont une technologie conçue dans les années 60 par Plantronics parce qu’on voulait un objet de communication peu encombrant qui puisse être intégré dans le casque d’un astronaute. Le « un petit pas pour l’homme » a été prononcé et transmis via le premier casque sans fil. Pensez-y la prochaine fois que vous mettrez vos Airpods, on est tous les héritiers d’Apollo.

Ca ne s’arrête pas aux objets high tech, quand on utilise un aspirateur, une perceuse ou qu’on chausse ses baskets, on le doit aussi à la conquête spatiale

Quand vous utilisez votre perceuse ou votre aspirateur sans fil, vous êtes un digne héritier des astronautes. Dans les années 60, on avait besoin d’une perceuse et d’un aspirateur pour aller récolter des échantillons sur la lune. Mais allez trouver une prise électrique sur le sol lunaire. Du coup, la NASA s’est alliée à une petite entreprise, Black et Decker, qui a eu l’idée d’intégrer un moteur à aimant directement dans la perceuse.

Les semelles qui limitent les risques de tendinites et autres blessures pour les fans de course à pied dont les héritiers direct des membranes antichoc inventées par la Nasa dans les années 70 et qui vont directement inspirer le système AirMax de Nike, des coussins d’air qui vont amortir le choc entre le pied et le sol.

Même chose pour les matériaux à mémoire de forme, capables de retrouver leur forme initiale avec un choc, qu’on trouve par exemple dans les matelas ou les oreillers. A l’origine on s’en est servi pour la construction des vaisseaux spatiaux.

Les couches jetables pour bébé sont directement inspirées de celles des astronautes. Les Pampers et autres doivent beaucoup à Alan Shepard, le premier américain envoyé dans l’espace, qui se retrouve face à une situation inédite: un besoin pressant alors qu’il est en combinaison.

La base de contrôle lui demande d’uriner dans sa combinaison, ce qui court circuite les capteurs électroniques. Pour les fois suivantes, les chercheurs américains ont mis au point des systèmes de collecte qui sont en fait des couches qui contiennent de la poudre absorbante, du polyacrylate de sodium, qui sera utilisé dans les couches pour bébé à partir des années 80. Et qui ont d’ailleurs dû être utilisées par Thomas Pesquet et son équipage puisque les toilettes de la navette qui les ramène sur terre sont inutilisables.

Des avancées majeures dans le domaine de la santé aussi

On a sauvé des vies grâce à la conquête spatiale ! L’IRM, l’imagerie par résonnance magnétique dont on se sert pour avoir des images précises de l’intérieur du corps humain. Qui date des années 70 et qui a été largement améliorée par la NASA.

On s’en servait pour détecter toutes les imperfections des pièces qu’on voulait envoyer dans l’espace, et pour avoir des images très précises de la surface de la Lune. Les thermomètres auriculaires, se basent sur une technologie mise au point à l’origine pour surveiller à distance la température des planètes grâce au rayonnement infrarouge qu’elles émettent.

On peut aussi citer les systèmes de pompe utilisés dans les cœurs artificiels, qui s’inspire directement des pompes à carburant de la navette spatiale américaine. Ou encore certaines prothèses, réalisés dans des matériaux composites inventés à l’origine pour les fusées Ariane.

Anthony Morel (édité par J.A)