Adel Kermiche sous contrôle judiciaire: "une vision bisounours du terrorisme", déplore Olivier Falorni

Invité ce mercredi chez les GG, le député divers gauche Olivier Falorni estime que la décision de placer Adel Kermiche sous contrôle judiciaire est "une faillite judiciaire".

"La juge qui a pris cette décision devra rendre des comptes", assène le député divers gauche Olivier Falorni. Selon lui, la décision de placer Adel Kermiche, l'assaillant de l'attentat à Saint-Etienne-sous-Rouvray, sous contrôle judiciaire, est une "faillite judiciaire". Cette ordonnance "est l'expression d'une vision un peu bisounours de la réalité du terrorisme en France. Le parcours est accablant. On a un jeune qui essaie d'aller faire le jihad qui est arrêté en Allemagne. Il est placé son contrôle judiciaire. Il viole son contrôle judiciaire. On le libère sous contrôle de bracelet électronique alors que le parquet a fait appel!"

En attendant, le député plaide pour un "débat public digne". "La classe politique ne s'est pas rehaussée au moment de l'attentat de Nice et maintenant encore. (…) Quand j'entends les propos de Christian Estrosi alors que les victimes étaient à peine décédées… Il y une justice dans ce pays, elle va rendre ses conclusions", juge-t-il.

"La démocratie contre le totalitarisme"

Selon lui, les leçons ont tout de même été tirées après l'attentat sur la Promenade des Anglais, mais le député estime que les Français doivent désormais prendre conscience du conflit: "Daesh essaie de créer une forme guerre civile teintée de guerre religieuse. Il faut plus que jamais rappeler que nous ne sommes pas dans une guerre de religions ni de civilisation nous sommes dans une guerre de système: la démocratie contre le totalitarisme. Tous les Français ont intégré le mot guerre mais ils n'ont pas intégré de la réalité de ce qu'est une guerre. Nous sommes tous des victimes potentielles donc nous devons tous être des combattants potentiels, pas tous avec des armes mais tous mobilisés face à une guerre".

Et de rappeler: "C'est une guerre qui n'est pas conventionnelle avec un ennemi invisible. Dans ce contexte il faut l'union sacrée mais cela suppose la dignité du débat public".