Candidature commune à gauche en 2022? "Ils sont tous persuadés d'être les meilleurs! C'est des cons"

"Une première marche" vers une union? Les dirigeants de gauche qui se sont réunis samedi dans un hôtel parisien en vue de la présidentielle de 2022 ont convenu de se retrouver fin mai pour parler du programme, mais tous ne partagent pas l'urgence d'une candidature commune.
Lorsque la vingtaine de dirigeants et cadres de gauche sont sortis sous le soleil après trois heures de réunion à huis clos, la plupart affichaient leur satisfaction de voir dialoguer une famille souvent émiettée.
Les insoumis pessimistes: "Si certains aujourd'hui pensent que tout est réglé..."
Les Insoumis se sont satisfaits d'un apaisement à gauche, mais continuent de plaider pour la centralité de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Leur seul représentant, le député Eric Coquerel, a cinglé: "Si certains aujourd'hui pensent que tout est réglé pour une candidature et un programme commun, ça les regarde, mais ce n'est pas ce qui ressort" de la réunion.
Il faut dire que de l'économie à l'Europe en passant par le nucléaire et la laïcité, les gauches ont de nombreuses divergences, même si cela tient parfois de la nuance. Et qu'aux candidatures déjà déclarées des uns - Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel - s'ajoutent les appétits des autres - Yannick Jadot, le maire EELV de Grenoble Eric Piolle, ou encore Anne Hidalgo.
L'avis des GG: "Chacun veut jouer sa partition ! Quand on est de gauche, ça dégoûte"
Marie-Anne Soubré (avocate): "Je n'y crois pas une seconde. Le seul qui avait réussi c'est François Mitterrand avec le programme commun. Eric Coquerel a raison de vouloir établir un programme commun avant de se réunir, mais ils n'y arriveront pas."
Etienne Liébig (éducateur): "Le sujet c'est l'incroyable incapacité de s'effacer quand on est un leader de gauche devant un autre. C'est un scandale. La gauche c'est la pensée collective. C'est le bien commun. C'est le fait de s'effacer devant un adversaire qui est mieux placé, pour le bien de la classe ouvrière.
Ils sont tous persuadés d'être les meilleurs ! Ils vont être 12 candidats à gauche. Ce sont des cons ! C'est un scandale, ça dégoute d'être de gauche. On est dégoutés, les seuls qui restent de gauche sont dégoûtés. Chacun va jouer sa partition. Et je rappelle que la gauche, ce n'est pas l'écologie. Ce n'est qu'un petit bout que ce qu'est une pensée de gauche, il y a autre chose à défendre que l'écologie."