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Colère des agriculteurs: "Nous sommes en concurrence avec des produits qui ne sont pas aux normes"

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Des centaines d'agriculteurs se sont rendus ce mercredi à Paris pour faire monter la pression sur des négociations commerciales avec la grande distribution. Mathieu a fait 90km sur son tracteur depuis l'Aisne, il témoignait chez les GG.

Mathieu n'a pas hésité à faire le chemin depuis l'Aisne pour se rendre à Paris en tracteur. Comme des centaines d'autres agriculteurs, il est venu faire monter la pression sur des négociations commerciales avec la grande distribution, à l'appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs.

"Il y a un ras-le-bol général, on ne comprend plus quel dessein donner à l'agriculture française. On a été primé comme étant l'agriculture la plus durable il y a quelques années par différentes instances. On a des normes de plus en plus drastiques. On a une conscience en tant que producteur de faire notre métier dans de bonnes conditions. On utilise des produits phytosanitaires, c'est vrai, des engrais, c'est vrai, mais nous les utilisons avec parcimonie pour ne pas trop polluer. Nous avons des entreprises à faire tourner, donc il y a des enjeux économiques. Et nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes systématiquement en concurrence avec des produits qui ne sont pas aux normes françaises ou européennes. On ne comprend plus", a-t-il expliqué aux GG en direct depuis son tracteur.

"Je ne demande pas plus de sous, juste qu'on nous laisse bosser"

"90% des pâtes sont produits avec du blé dur qui vient du Canada et qui est traité au glyphosate jusqu'à 8 jours avant récolte. Et nous on nous interdit le glyphosate entre deux cultures. Je ne suis pas partisan du glyphosate mais on ne comprend plus. (…) Je ne demande pas plus de sous, juste qu'on nous laisse bosser et qu'on n'importe pas des produits qui ne respectent pas nos normes", a-t-il aussi développé.

La Loi dite Egalim, issue des Etats généraux de l'alimentation et mise en place en début d'année, était censée ramener du revenu dans les cours des fermes en rééquilibrant les relations commerciales, mais jusqu'ici les agriculteurs disent ne pas vraiment voir de différence.

Les manifestants veulent donc mettre la pression sur la grande distribution et ses fournisseurs, alors que viennent de commencer les négociations commerciales annuelles qui fixent les prix pour un an.

P.B.