Coronavirus: est-on trop dépendants de la Chine?

SI l'économie mondiale fait grise mine alors que le coronavirus se propage, cette situation pourrait être bénéfice pour l'économie française. C'est en tout cas l'analyse d'Emmanuel Lechypre dans les Grandes Gueules.

Le coronavirus peut-il aussi avoir des effets bénéfiques, notamment pour l’économie française ? Est-ce que ce virus, contracté en Chine, pourrait inciter certaines entreprises à rapatrier leurs productions en France ? C’est en tout cas la demande de certains politiques majoritairement venus de la Droite.

Pour Emmanuel Lechypre, venu dans les Grandes Gueules apporter son point de vue d’expert et de consultant pour BFM Business, cette possibilité est tout à fait probable.

"La proximité est redevenue une valeur"

"C’était déjà une tendance à l’œuvre ses dernières années. Ce n’est pas pour rien que depuis 2 ans, on reconstruit des usines en France, que l’emploi industriel redémarre. En France, il y a eu une prise de conscience sur le fait que la mondialisation est allée trop loin. La proximité est redevenue une valeur. On veut rapprocher, déjà avant cette épidémie, les lieux de productions des lieux de consommation".

"Et ce qui vaut pour la production pharmaceutique vaut pour le reste de l’économie. Quand les brevets étaient tombés dans le domaine public, les entreprises venaient fabriquer dans les régions où les coûts de main d’œuvre étaient les plus bas".

Emmanuel Lechypre explique que "l’écart du coût du travail entre la Chine et la France était, au début des années 2000, de 1 à 40. Aujourd’hui, il est de 1 à 2, à peu près. Donc on n'a plus beaucoup intérêt à produire là-bas".

"La production à proximité des lieux de consommations va redevenir un atout"

"Toute cette mondialisation était basée notamment sur les coûts de main d’œuvre et sur les coûts de transport. Par rapport à la problématique climatique, on va avoir des coûts de transport qui vont augmenter de plus en plus avec des taxes carbones. Donc l’équation économique va faire que la production à proximité des lieux de consommations va redevenir un atout".

"L’attractivité de la France est plutôt bonne et elle s’est améliorée. Il y a un effet Macron dû à sa personnalité et puis qui a envie d’aller en Grande-Bretagne avec le Brexit et en Allemagne avec des coûts de production élevés".

"Le consommateur est aujourd’hui prêt à payer un peu plus cher des produits dont il connaît l’histoire, qui ont du sens et des produits qui sont le fruit d’une certaine transparence avec peu d’intermédiaires".

Les Grandes Gueules