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Les Grandes Gueules

Doit-on supprimer la clause de conscience de l'IVG? Le débat fait polémique dans les "Grandes Gueules"

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Gilles-William Goldnadel, Rose Améziane et Caroline Pilastre ont débattu avec Laurence Rossignol, sénatrice PS de l'Oise, en direct, sur RMC.

Les sénateurs socialistes ont déposé vendredi, journée mondiale pour le droit à l'avortement, une proposition de loi afin de supprimer la clause de conscience pour les professionnels de santé refusant de pratiquer l'IVG.

Depuis la légalisation de l'IVG, la loi a en effet prévu "une clause de conscience" qui permet au médecin de refuser l'intervention si cela est contraire à ses opinions.

Le débat sur cette disposition à été relancé après des propos polémiques de Bertrand De Rochambeau, président du syndicat national des gynécologues. La sénatrice PS de l'Oise, Laurence Rossignol, a ainsi déposé une proposition de loi pour supprimer cette clause de conscience. Une mesure emmené par l'ancienne ministre des Droits des femmes, qui pourrait, selon elle, permettre aux femmes de ne pas culpabiliser.

"Le symbole d'un pouvoir médical qui poursuit son contrôle sur le corps des femmes"

Laurence Rossignol était l'invitée des Grandes Gueules sur RMC et a fait face, notamment à Gilles-William Goldnadel et Rose Améziane: "Ce qui est clair, c'est que cette clause de conscience fait partie des concessions qui avaient été faites lors de la loi de 1975. L'IVG n'est pas un acte thérapeutique comme les autres et, pour moi, c'est le symbole d'un pouvoir médical qui poursuit son contrôle sur le corps des femmes et qui affronte et contourne la loi. Il y a une valeur symbolique".

"Si je comprends bien, vous voulez changer la loi. Vous considérez que la loi Veil est obsolète, que c’était un compromis de l’époque et que maintenant il faut évoluer. Vous voulez changer la loi parce qu’un syndicaliste s’est exprimé. Vous pensez que ça vaut la peine de rallumer la guerre? Et vous n’avez pas de chiffre sur l’accès à l’IVG", lui répond Gilles-William Goldnadel.

"Faites preuve de cohérence Madame Rossignol!"

Mais Laurence Rossignol ne se démonte pas: "Heureusement qu’on a légiféré avant d’avoir des chiffres! On n’a peut-être pas de chiffres mais on a l’observation du terrain. Les IVG qui se pratiquent à l’étranger parce qu’il y a des dépassements de délais, c’est tellement compliqué d’avoir un rendez-vous".

Une réponse qui n'a pas plu du tout à Rose Ameziane: "Alors dans ce cas-là, le problème c’est les dépassements de délais, pas la clause de conscience. Faites preuve de cohérence Madame Rossignol! D'un côté on a une clause de conscience qui concerne tous les actes donc on leur laisse le choix de pratiquer ou pas cet acte. Si vous dites que l’IVG est un acte comme les autres, je vous réponds: non". 
Les Grandes Gueules avec X.A