Eugénie Bastié sur les réseaux sociaux: "Il y a une manière de pouvoir lyncher les gens qui est effrayante"

La journaliste du Figaro s'inquiète de la délation sur les réseaux sociaux qui semble remplacer le système judiciaire de l'État de droit depuis l'avènement du hashtag #Metoo en 2017.

Le mouvement #Metoo est apparu en 2017 à la suite de l’affaire Harvey Weinstein. Mouvement féministe visant à encourager les femmes victimes de viols ou de harcèlements sexuels à dénoncer leur agresseur sur les réseaux sociaux. 

Pour Eugénie Bastié, journaliste au Figaro et auteure du livre Le Porc Émissaire, le mouvement #Metoo n’est cependant en rien une révolution. "C’est encore difficile d’estimer l’impact réel de #Metoo", affirme la journaliste, qui indique que la dénonciation de tels actes existe depuis plusieurs années déjà. 

"Je crois plutôt que c’est une réplique sismique de la révolution sexuelle qui a déjà eu lieu. C’est une des dernières proches de résistance qui s’affaisse. Et puis je pense qu’on peut lire aussi une contre-révolution puisqu’il y a une dimension presque conservatrice dans ce mouvement Metoo. 50 ans après la révolution sexuelle, on se rend compte qu’il y a encore des problèmes avec la sexualité".

C’est grâce aux réseaux sociaux que ces hashtags dénonciateurs que sont #Metoo ou encore #Balancetonporc ont pris une telle ampleur en si peu de temps. Cependant, ils ont en quelque sorte remplacé le système judiciaire. En effet, les victimes semblent privilégier la dénonciation sur Twitter plutôt que d’aller déposer une plainte dans un commissariat. "Les réseaux sociaux sont devenus un fabuleux exutoire. Il y a une manière de pouvoir lyncher les gens sans passer par l’État de droit qui est très effrayante et qui ne se passe pas que sur la question de Balance ton porc", explique Eugénie Bastié.

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