RMC

Fresque controversée à Grenoble: "Ce n'est pas de l'art, c'est de l'incitation à la haine"

La fresque de l'artiste Goin, à Grenoble, représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers en tenue anti-émeute, dont l'un tient un bouclier sur lequel est écrit "49-3".

La fresque de l'artiste Goin, à Grenoble, représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers en tenue anti-émeute, dont l'un tient un bouclier sur lequel est écrit "49-3". - PHILIPPE DESMAZES - AFP

Une fresque peinte sur un mur de Grenoble, représentant une Marianne matraquée par deux policiers, suscite depuis dimanche la polémique.

Une femme à terre, représentant Marianne et tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers anti-émeute. C'est la représentation de la fresque peinte sur un mur de Grenoble par l'artiste Goin, qui suscite depuis dimanche la polémique d'autant plus vive que l'oeuvre a été réalisée dans le cadre d'un festival de street art, subventionné par la mairie écologiste.

"L'art est un moyen de faire parler et de débattre"

​Sur RMC, le sujet a divisé les Grandes Gueules, ce lundi 27 juin. Joëlle Dago-Serry s'est dit "choquée" par l'oeuvre, mais estime néanmoins "que cet artiste a le droit de s'exprimer", l'art étant le moyen de "faire parler et débattre".

Pascal Perri, considère, pour sa part, que cette fresque n'est "ni de l'art, ni de la création artistique, c'est de l'incitation à la haine". "Ça suffit les artistes qui auraient tous les droits de nous présenter une République de fascistes, une police politique qui n'hésiterait pas à tuer (...) les policiers protègent Marianne et la liberté", a-t-il souligné. Marie-Anne Soubré, soulève, elle, la question du financement: "Si c'est le festival qui est subventionné, (...) ça ne me pose aucun problème; si, par contre, cette oeuvre a été achetée par la mairie, là, ça me pose un vrai problème".

De nombreuses réactions politiques

Pendant le week-end, plusieurs hommes politiques s'étaient aussi exprimé sur le sujet. Pour Debout la France, le parti présidé par Nicolas Dupont-Aignan, cette fresque "de la honte" est "abjecte" et doit être retirée. Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a, quant à lui, affiché son soutien aux policiers. Le cabinet du maire, où on relève le "grand succès" du Grenoble Street Art Fest, n'a pas hésité à répliquer: "Nous, en tant que politiques, on s'interdit de vouloir gérer la création artistique". 

La fresque contestée a été réalisée sur un mur du quartier de la gare qui doit être bientôt détruit dans le cadre de travaux programmés.

les Grandes Gueules