Incendie de Rouen: "Ce qui est retombé sur les sols est potentiellement dangereux"
Beaucoup de questions subsistent une semaine après l'incendie Lubrizol de Rouen. La publication mardi de la liste des produits chimiques qui ont brûlé n'ont pas rassuré l'opinion publique. Mercredi, Agnès Buzyn a indiqué que les produits "les plus dangereux" s'agissant des "hydrocarbures polycycliques qui sont des produits éventuellement cancérigènes", n'ont pas été trouvés dans les fumées et suies. Concernant les très toxiques dioxines, des molécules cancérogènes qui peuvent aussi interférer sur le système hormonal, les résultats des recherches sont attendues dans la semaine.
Pour Frédéric Poitou, expert judiciaire en chimie et en pollution, pointe une possible pollution des sols et de la Seine: "Ce qui est retombé sur les sols est potentiellement dangereux. On commence à avoir des résultats d'analysés privées qui sont faites. Il ne faut pas oublier les eaux d'extinction d'incendie qui sont parties à la Seine, ce qui est une source de pollution très préoccupante".
"Ce qui sent mauvais, c'est sûrement le moins toxique de ce qui s'est répandu à Rouen"
Selon lui, la pollution de l'air n'est plus d'actualité malgré l'odeur nauséabonde que certains habitants signalent: "Autant le gouvernement est faillible sur certaines communications mais le fait que la fumée puisse incommoder sans être nocive, c'est vrai. Ce qui sent mauvais, c'est sûrement le moins toxique de ce qui s'est répandu à Rouen".
Une mission d'information sur l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen va être créée à l'Assemblée nationale, tandis que la création d'une commission d'enquête transpartisane est "dans les tuyaux" au Sénat, a-t-on appris mercredi de sources parlementaires.