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Lanceurs d'alerte: "A la place de s'attaquer aux scandales, on s'attaque à ceux qui les révèlent"

Les Grandes Gueules ont réagi mercredi au procès des lanceurs d'alerte du LuxLeaks qui s'est ouvert mardi au Luxembourg.

Ceux qui ont révélé le scandale d'optimisation fiscale du LuxLeaks sont devant la justice du Luxembourg. Ces trois lanceurs d'alerte encourent jusqu'à dix ans de prison et un million d'euros d'amende. "A la place de s'attaquer au scandale, on s'attaque à ceux qui les révèlent", déplore la Grande Gueule Fatima Aït Bounoua. Pour elle, le jugement peut contribuer à "effrayer les autres" lanceurs d'alerte qui devraient être protégés.

"Le problème c'est que c'est complètement l'inverse qui est en train de se produire avec la loi secret d'affaires. J'ai l'impression que plus on nous parle de transparence des multinationales, plus on favorise l'opacité", déplore-t-elle. 

Voleurs ou héros?

Johnny Blanc estime au contraire que les lanceurs d'alerte doivent être jugés. "Quand on rentre dans un système de délation, ça commence où et ça s'arrête où? Tu n'as pas besoin de voler des documents. Si c'est illégal, il y a bien des traces", assure-t-il refusant de "cautionner" des individus en infraction.

"Ils ont enfreint la loi mais je crois que pour la garantie de la démocratie, les lanceurs d'alerte sont nécessaires", estime au contraire Françoise Degois. "Quand on publie Panama Papers, LuxLeaks, WikiLeaks, on fait acte de démocratie. Je ne pense pas que ce sont des voleurs, je ne dis pas que ce sont des héros non plus", nuance-t-elle mais "si tout est démontré, il faut un statut pour les protéger parce qu'ils font du bien à la démocratie". 

C. B avec les GG