Le billet d'humeur de Sylvain Grandserre

Comme chaque semaine, Sylvain Grandserre, l'instituteur des "Grandes Gueules", nous livre son billet d'humeur sur le monde de l'éducation.

Désolé mais c'est "privé" !

Ah tiens ? Elle est bien bonne celle-là ! J'espère qu'on s'en rappellera pour le bac quand on nous ventera les résultats for-mi-da-bles des lycées privés !

Une étude du CNRS nous apprend que pour inscrire son enfant dans un établissement privé, mieux vaut se prénommer Jean que Mohamed... La preuve ? Un "testing" d'inscription sur plus de 4.000 établissements privés avec deux père fictifs dont les noms sonnent différemment...

Avec un nom à consonance maghrébine, le père obtient moins de réponse, et s'il en a, elles sont plus souvent négatives ou complexes (rendez-vous demandé). On arrive ainsi à près d'un cas de discrimination sur cinq (18 %). Or, les établissements privés sont à 98 % sous contrat ce qui leur permet de fonctionner avec l'argent public (plus de 8 milliards en 2008) en échange d'une garantie de non-discrimination prévue par la loi Debré de 1959. De plus s'y ajoute déjà le facteur social puisque les élèves de milieu défavorisé n'y représentent que 40 % contre 56 % dans le public. Trop facile les bons résultats quand on choisit ses élèves !

Et si on reprenait 18 % de ce budget perçu illégalement pour relancer les ZEP ?

Sylvain Grandserre