LFI à Matignon? "Je demanderais un vote de confiance comme François Bayrou", affirme Manuel Bompard

L'arithmétique ne laisse guère de chances de voir François Bayrou se maintenir à son poste de Premier ministre, à l'issue du vote de confiance devant les députés de l'Assemblée nationale, le 8 septembre. Si les spéculations vont bon train sur le prochain locataire de Matignon - Olivier Faure s'y verrait bien - il est vraisemblable de penser qu'Emmanuel Macron n'appellera pas un membre de La France insoumise.
Pourtant, si cette situation devait arriver, le parti de Jean-Luc Mélenchon irait dans l'arène, comme l'affirme ce vendredi au micro des Grandes Gueules Manuel Bompard, coordinateur du mouvement. Même avec une très faible majorité relative issue au soir du second tour des législatives 2024, à l'époque où le NFP existait encore (LFI - PS - Ecolos - PCF), l'objectif serait toujours "d'appliquer le programme", martèle le député des Bouches-du-Rhône.
"Moi, je viendrais devant l’Assemblée nationale, je présenterais le programme sur lequel nous avons été élus, et je demanderais un vote de confiance, comme l’a fait Bayrou", explique-t-il.
"Si nous ne l’avons pas, eh bien voilà mais peut-être qu’une majorité de députés considérera que ce programme est celui qui permettra de sortir le pays de ses difficultés."
"Il faut une présidentielle anticipée"
L'occasion de tacler les socialistes, qui "négocient une forme de coalition avec les macronistes". Selon Manuel Bompard, "ça ne débouchera pas sur un changement de politique. Avec moins de 70 députés à l’Assemblée nationale, il faut nécessairement négocier avec d’autres groupes, donc avec les macronistes", raille-t-il.
"Si l’on veut permettre aux Français de choisir vraiment la politique qui sera mise en œuvre, il faut leur redonner la parole et cela passe par une élection présidentielle anticipée", justifie Manuel Bompard
"Quand les Français ont voté pour le NFP, si on vient nous dire : 'vous avez votre chance pour essayer de mettre en place votre programme', ça me paraît légitime d’essayer et d’aller devant l’Assemblée", argumente Manuel Bompard.
"Macron est minoritaire, il doit partir"
Pour autant, ce qui peut sembler à l'heure actuelle de la politique-fiction n'est pas l'objectif premier recherché par les Insoumis, mais bel et bien la démission d'Emmanuel Macron. "Je crois qu’il faut changer de président. L’année dernière, il y a eu la dissolution de l’Assemblée. Les Français sont allés voter, contre la politique de Macron. Et lui n’en a pas tenu compte. Il a fait des combinaisons politiciennes pour maintenir la continuité de la même politique", dénonce le coordinateur de LFI.
L'intéressé réfute toute volonté de paralyser la situation du pays: "Ce n’est pas que je veux bloquer la situation : je ne veux pas semer d’illusions. Si on veut débloquer la situation, en démocratie, la solution est claire : Macron est minoritaire, il doit partir", avance-t-il.
LFI acceptera le résultat des urnes
En cas de dissolution, si le RN l'emporte, pas question de remettre en cause le résultat des urnes, assure également Manuel Bompard. "Évidemment, j’accepterai. Mais je vous le garantis : à la moindre remise en cause de l’État de droit, à la moindre remise en cause de l’égalité des citoyennes et des citoyens, vous nous entendrez."