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Le protocole sanitaire à l'école déjà assoupli: "Le gouvernement est déconnecté avec tout ce qui touche à l'enfance"

Quatre jours seulement après son entrée en vigueur, le nouveau protocole sanitaire à l'école connaît déjà son premier assouplissement, alors qu'on recense un pic de classes fermées.

Un feu de paille. Annoncé dimanche 2 janvier, à la veille de la rentrée, dans un article payant sur le site du journal Le Parisien, le nouveau protocole sanitaire est déjà enterré. Du moins, déjà modifié. Il n'aura pas vécu plus d'une semaine avant de subir un premier ajustement. Fini désormais le cycle des tests infernal imposé après la déclaration d'un cas de Covid-19 dans une classe. 

Depuis 4 jours, les élèves du primaire étaient contraints de réaliser un test antigénique ou PCR après chaque nouveau cas positif dans leur classe, suivi d'un autotest à J+2 et J+4. Devant la multiplication des cas et la pénurie d'autotests, le ministère de l'Education nationale a fait machine arrière. Désormais, ce parcours ne recommencera pas à zéro à l'apparition d'un nouveau cas.

Les premiers retours de parents faisaient état d'un cycle infernal confronté à une pénurie d'autotests et l'embouteillage pour accéder à de simples tests antigéniques, alors qu'on recense près de 200.000 nouveaux cas chaque jour depuis le début de la rentrée. Devant le tollé, le ministre a choisi d'alléger un peu la procédure.

"A mon avis, c'est contre-productif, prédit Etienne Liebig ce vendredi sur le plateau des "Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story. Le risque, c'est de voir les gens, au bout d'un moment, envoyer paître les tests. Ils vont se dire 'ça va, on ne va pas tester parce que si on est positif, on rentre dans une galère pour le travail et aussi pour les enfants'."

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"L'exécutif perd le contact avec la réalité"

"On est à la limite de l'exercice du pouvoir. A un moment, notamment avec tout ce qui touche à l'enfance, ces gens-là du gouvernement se retrouvent déconnectés face à la vie des parents normaux qui ne peuvent pas aller travailler parce que leurs enfants sont à la maison. L'exécutif perd le contact avec la réalité. D'ailleurs, l'assouplissement du protocole reste aussi compliqué", note Etienne Liébig.

"Le fait de tester beaucoup n'est plus légitime avec Omicron, vu qu'une grande partie de la population va l'avoir", estime David Dickens. "On est déjà dans la pénurie d'autotests et de tests PCR, on ne peut pas garder ce protocole, ils sont donc obligés de l'adapter", défend-t-il. "Conservons à l'idée qu'il y a deux variants et qu'il faut s'adapter".

"Ce protocole est-il imposé à l'Assemblée nationale? Non", peste de son côté Kaoutar Ben Mohamed. "Je trouve toujours assez hallucinant, même s'il y a une constitution qui protège l'hémicycle, qu'on ne s'adapte pas à une pandémie mondiale. De ne pas adapter le comportement de ceux qui prennent des décisions pour nous. Ils sont les capitaines du navire et ne suivent pas des recommandations qu'ils nous imposent et imposent à nos enfants".

Jeudi, on recensait, 9.202 classes fermées, un record depuis le 26 mars. Par ailleurs, 7% d'enseignants étaient absents mercredi dans les établissements scolaires. Le pic d'absences "ne devrait pas dépasser normalement 15%", prédisait le même jour le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. Face à la déferlante, le syndicat d'enseignants SNUipp-FSU a appelé ce vendredi à la grève nationale le 13 janvier prochain.

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Guillaume Dussourt