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Les petits Français réticents à écrire: "C'est ce que je dénonce depuis des années"

Dans une étude, le Conseil national d'évaluation du système scolaire souligne les difficultés des élèves français à maîtriser la langue française et à rédiger. Pour la professeur des GG Fatima Aït-Bounoua, ces lacunes sont loin d'être d'un phénomène nouveau.

Les petits Français n'ont pas la fibre de l'écriture. Selon une étude du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), les élèves de primaire et de collège rencontrent de gros problèmes de rédaction.

Des conclusions qui n'étonne pas Fatima Aït-Bounoua, la prof de français des GG: "Je suis très heureuse que l'étude illustre ce que je vois, ce que je vis, ce que je dénonce depuis des années. J'espère qu'on va sortir du déni. Quand on fait ce constat, on nous dit que nous sommes de vieux réacs, que tout va bien".

"On diabolise la grammaire"

La GG déplore une forme d'éducation qui veut privilégier le plaisir avant l'effort:

"On a sacrifié des générations sur l'autel de l'idéologie: l'idéologie dominante, c'était le mythe de l'élève qui découvre tout seul. Une forme de bienveillance qui est une forme de complaisance, c'est-à-dire, il faut privilégier le plaisir, il faut aller dans le sens de l'élève, aller vers le tout ludique. C'est méprisant pour l'élève. Le respect de l'autorité, l'effort, le travail, le sérieux, la constance, la persévérance sont devenus des gros mots. Depuis quelques années, on diabolise la grammaire, c'était monotone et chiant. Oui, quand l'enfant est favorisé, les parents peuvent payer des cours à côté, donc ça fonctionne. Mais c'est le rôle de l'école d'instruire".
P.B.