Les sportifs français ont-ils vraiment un mental fragile?

Meriem Salmi est considérée comme "la psy des champions". L'ancienne responsable du suivi psychologique de l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) s'occupe notamment de Teddy Riner. Le judoka double champion olympique et 10 fois champion du monde en effet eu besoin d'entraînement mental pour se maintenir aussi longtemps à un haut niveau.
Et justement, elle estime que plus de sportifs devraient travailler leur mental. Et ce, sans distinctions. Que ce soient des vainqueurs qui doivent gérer "l'après", et également "l'avant", comme l'équipe de France de football, qui démarre cette semaine la Coupe du monde en Russie.
"En France, on a du mal à gérer les victoires"
"Quand vous êtes vainqueur, vous êtes sollicité, vous devez montrer l’exemple, vous avez une pression qui s’installe. Mais en France on a du mal à gérer les victoires, ça se travaille. Je pense par exemple à nos nageurs français. Je pense même à nos équipes de France de football sur lesquels on tombe régulièrement (sic). Je pense qu’on peut être meilleurs. Souvent on dit que les Français ont un mental fragile, sauf qu’on n’a pas du tout un mental fragile mais qu’il faudrait peut-être le travailler, c’est tout."
Si la psychologie est beaucoup plus utilisée dans le domaine sportif ces dernières dizaines d'années, la spécialiste estime que c'est encore trop peu par rapport aux autres grandes nations du sport.
"Je pense que l’on pourrait être largement meilleurs. On n’utilise pas au mieux l’accompagnement psychologique"
"Toutes les plus grandes nations du sport le travaillent. Quand j’entends des réflexions même de grands coachs je suis parfois effarée et choquée. Je ne vois pas comment des grandes nations s’autorisent et s’engagent dans un certain nombre de compétences particulières avec des experts, et nous on pourrait s’en passer ? Comment c’est possible ? Evidemment ce n’est pas parce qu’on est accompagnés psychologiquement que l’on va rapporter toutes les médailles c’est complètement faux. Par contre on ne peut pas se passer d’expertises particulières. Je pense que l’on pourrait être largement meilleurs. On n’utilise pas au mieux l’accompagnement psychologique."