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Marie-Anne Soubré à Eugénie Bastié: "Contester l’avortement c’est nous faire reculer"

Eugénie Bastié, journaliste au Figaro et auteur d’un pamphlet contre les féministes était l’invitée des Grandes Gueules mardi. Elle a défendu son hostilité à l’avortement, une position qui a vivement fait réagir Marie-Anne Soubré et Fatima Aït Bounoua de l’équipe des Grandes Gueules.

Eugénie Bastié, 24 ans, est la figure montante de la droite réac. Journaliste au Figaro, elle rejette notamment le féminisme actuel, auquel elle s’attaque dans son livre Adieu mademoiselle, la défaite des femmes. "Je pense qu’aujourd’hui le féminisme outrepasse son mandat et qu’il n’est plus là pour réclamer l’égalité mais pour déconstruire les rôles sociaux et la différence des sexes", juge la journaliste.

L’un des combats des féministes qu’elle rejette le plus: l’avortement. "C’est une loi de santé publique, pas un droit absolu et incritiquable. On gagnerait à avoir comme objectif de politique publique une baisse du nombre d’avortements", estime-t-elle.

"L'avortement est encadré"

Des propos qui font réagir Marie-Anne Soubré, avocate et chroniqueuse des Grandes Gueules. Pour elle, Eugénie Bastié utilise "les vieilles lunes de Marine Le Pen qui dit que les femmes se servent de l’avortement comme moyen de contraception". "C’est un droit", martèle-t-elle tout en soulignant que les avortements ne sont pas réalisés si facilement.

"Je vous rappelle que c’est encadré, il y a un délai. Beaucoup de femmes n’ont pas accès au planning familial. L’avortement est nécessairement quelque chose qui est un problème pour la femme au moment où elle avorte, mais contester ce droit-là, c’est nous faire reculer de dix siècles", lance-t-elle à l’invitée des Grandes Gueules.

"On ne parle pas de la souffrance des femmes"

Une position que partage Fatima Aït Bounoua, la prof de lettres. "Tout le monde pense que l’avortement est un drame, même les femmes qui avortent" appuie-t-elle.

Eugénie Bastié explique qu’elle ne veut pas supprimer la loi Veil. "Je pense que malheureusement si on l’interdit, de toutes façons il aura lieu dans des conditions abominables et des femmes en mourront (...). Je ne veux pas revenir sur la légalisation de l'avortement", tempère Eugénie Bastié.

Mais la journaliste regrette qu'"on ne parle pas de la souffrance des femmes qui ont avorté". Eugénie Bastié souhaite que soient développées "des alternatives concrètes à l’avortement pour aider des femmes qui sont dans des situations précaires à garder leur enfant".

Carole Blanchard avec les GG