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Marie-Noëlle Lienemann : "Hollande est-il foutu ? En politique on ne meurt jamais, mais quand même…"

La sénatrice socialiste frondeuse, a reconnu ce vendredi dans les Grandes Gueules que "le discrédit atteint par François Hollande est grave".

Après l'abandon de la révision constitutionnelle qui devait instaurer la déchéance de nationalité, et après la mobilisation de la rue contre le projet de loi Travail, François Hollande est-il foutu ? La question a été très directement posée en ces termes par les Grandes Gueules à la sénatrice socialiste de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, venue présenter ce vendredi son livre Merci pour ce changement ! (aux éditions du Moment), véritable charge contre le président de la République.

"En politique, il y a une règle qui dit qu'on n'est jamais mort", commence la sénatrice, qui fait parmi des frondeurs socialistes. Mais elle reconnait que "le discrédit atteint par François Hollande est grave". "Déjà on n'a pas de résultats et ensuite il y a une absence de perspective d'avenir".

"Gauche nullissime et archaïque…"

"Ce que l'on peut surtout reprocher (à François Hollande), c'est d'avoir discrédité ce qui fait les fondements même de la gauche. On ne peut pas déclarer que tout ce qu'on a toujours dit à gauche est nullissime, archaïque et qu'il faut l'abandonner, pour nous dire tout ce qu'a dit la droite, c'est bien mais que moi je le fais mieux".

Et Marie-Noëlle Lienemann d'égrener pêle-mêle les promesses non tenues du chef de l'État, notamment sur l'Europe – "il n'a rien fait pour modifier le traité européen signé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy", alors qu'on a toujours dit que nous n'étions pas d'accord avec –, ou la grande réforme fiscale – "on nous dit il faut et après on ne fait pas".

"Je suis candidate pour rassembler"

Marie-Noëlle Lienemann qui se voit bien affronter François Hollande lors d'une primaire de la gauche à laquelle elle se porte candidate. "Je suis candidate parce que cela fait des années que je plaide pour un rassemblement des forces de gauche et contre cette vision mortifère de gens comme Manuel Valls, qui disent : 'il faut clarifier et surtout ne pas s'unir, il faut humilier tous les autres et moi j'ai la vérité révélé'".

Une primaire à gauche indispensable, selon la sénatrice, pour "produire une dynamique unitaire indispensable pour être présents au second tour". La frondeuse a en tout cas une certitude: "S'il y a des primaires à gauche, Hollande sera battu".

P. G.