Parents privés de kermesse à Nice: "S'il y a de l'argent pour les fan zones, il y en a pour les écoles"

Pour Fatima Aït Bounoua, les kermesses d'école devraient être sécurisées au même titre que les fan zones. - -
Les écoliers niçois feront leur spectacle de fin d'année sans public. Le mairie de Nice a décidé que l'accès aux personnes extérieures aux établissements scolaires de la ville serait interdit pour les kermesses de fin d'année. Une décision prise en raison du risque d'attentat et de l'état d'urgence mais qui désole Carole Boiron, maman d'une petite fille en maternelle. Sur internet, elle a lancé une pétition qui a réuni près de 2.000 signatures.
"Je ne trouve pas de justification valable à sa décision, je ne comprends pas. Je me dis que si des manifestations comme le carnaval, les spectacles, les matches de foot, si tout cela est maintenu, une kermesse peut être maintenue", soutient-elle mardi dans les Grandes Gueules.
Face à Jean-Jacques Bourdin, l'adjoint à l'Education avait défendu plus tôt une décision de bon sens, depuis le début de l'état d'urgence les parents ont interdiction de pénétrer dans les écoles. "Qui aurait pu comprendre que pendant huit mois on ne puisse plus rentrer dans une école et qu'un jour pour une kermesse on laisse les grilles grandes ouvertes", se justifie-t-il.
"Priorité aux enfants"
Mais pour Carole Boiron, malgré l'état d'urgence les fêtes de fin d'année scolaire pourraient très bien être maintenues, quitte à en limiter l'accès. "Les kermesses n'ont pas lieu le même jour, c'est quand même possible de mettre des policiers et pourquoi pas faire une fouille", suggère-t-elle. La décision de la mairie de Nice surprend aussi les Grandes Gueules, alors que la ville s'apprête à accueillir des matches de l'Euro de football. Une Fan zone sera également installée, des installations qui ont soulevé elles aussi des questions autour de la sécurité des supporters.
"Priorité aux enfants. S'il y a de l'argent pour les Fan zones, il y a de l'argent pour l'école. Après, ça ne rapporte pas, c'est plus des considérations financières qu'autre chose" estime Fatima Aït Bounoua, la prof de lettres des GG.
Un point de vue que partage Carole Boiron. "On n'a peut-être pas les moyens de sécuriser tout ce qui est à but non lucratif à Nice... Je me pose la question", ironise-t-elle. Pour Pascal Perri, des moyens simples existent pour éviter toute intrusion et permettre aux parents d'assister aux spectacles des enfants.
"C'est très simple d'adresser des convocations individuelles ou de filtrer à l'entrée. Je ne vois pas des parents représenter une menace pour leurs propres enfants", estime-t-il.
Ces restrictions illustrent toutefois pour l'agriculteur Didier Giraud les "dérives" du principe de précaution mais comprend la décision de la mairie. "C'est justifié par le comportement de la société qui veut des responsables partout et jamais de responsabilité individuelle", juge-t-il.
Fatima Aït Bouana voit toutefois dans ces interdictions "une toute petite bonne nouvelle": "Si vous détestez voir vos enfants chanter, vous avez une bonne excuse..."