Plainte contre Darmanin: "Cela entrave l’action du gouvernement sur l’égalité hommes-femmes"
Des membres du gouvernement et de la majorité ont pris la défense dimanche du ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol jugée "embarrassante" pour le gouvernement par une ex-ministre PS.
Après une première plainte mi-2017, classée sans suite, cette affaire a rebondi samedi avec l'annonce par le parquet de Paris de la réouverture d'une enquête pour des faits présumés datant de 2009, contestés catégoriquement par l'intéressé.
Selon le quotidien Le Monde, la plaignante, âgée de 46 ans, ancienne call-girl, accuse Gérald Darmanin de lui avoir fait miroiter à l'époque son appui auprès de la Chancellerie dans une affaire judiciaire, en échange de faveurs sexuelles.
"C’est impossible pour Marlène Schiappa de faire son travail sereinement"
Elliot Lepers, directeur de l'ONG Le Mouvement, réclame la démission du ministre pour que le gouvernement reste exemplaire. "Cela me semble compliqué pour Gérald Darmanin de rester en poste. Cela entrave l’action du gouvernement sur cette priorité qu’est l’égalité hommes-femmes", juge-t-il.
"C’est impossible pour Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes) de faire son travail sereinement. Quelle est la crédibilité du gouvernement quand un ministre est accusé? Ca nuit à cette grande cause du quinquennat", poursuit-il.
Pourquoi soutenir Darmanin et pas Bayrou ou Ferrand
Olivier Truchot défend le gouvernement en estimant qu’il ne faut mettre tout le monde à la même enseigne: "C’est le comportement d’un homme qui est jugé pas celui du gouvernement".
Mais Elliot Lepers répond avec une analogie sur le précédent quinquennat. "Après l’affaire Cahuzac, quelle est la crédibilité du gouvernement pour nous dire qu’il faut payer plus d’impôts ou de lutter contre l'évasion fiscale ?"
Le soutien du Premier ministre apporté à Darmanin fait également débat: "Pourquoi apporter son soutien alors que l'on est au même niveau de l'enquête sur des questions d'emplois fictifs et immobilières (en référence aux affaires Bayrou et Ferrand). Ce serait moins grave que le viol et c'est le message que l'on envoie aux victimes de viol". Une problématique qui va être difficile à gérer pour le gouvernement.