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Les Grandes Gueules

"Pour me faire taire, on m'a fait un bizutage. Je suis maintenant handicapé", témoigne un ancien pompier de Paris sur RMC

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Des membres de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris sont impliqués dans trois enquêtes pour violences sexuelles. Une affaire qui brise un silence pesant, habituellement destiné à préserver l’image de l’institution.

Une nouvelle enquête vient bousculer le huis clos dans lequel évoluent les professionnels du feu. La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est visée pour la troisième fois par des faits de harcèlement et agressions sexuelles, révèle le journal Le Monde dans un reportage sur le sujet.

La dernière affaire concerne une jeune femme de 20 ans qui a décidé de porter plainte en octobre 2017 pour des faits de viol commis par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction. En l’occurrence, un caporal des sapeurs-pompiers de Paris.

Ces enquêtes, semblent sous-entendre une ambiance particulière au sein la "famille" que constitue les pompiers, empreinte de sexisme, de machisme et dans laquelle règne la loi du silence.

"Je pensais réellement intégrer une élite"

Max, auditeur des Grandes Gueules sur RMC et ancien pompier de Paris, a voulu briser l’omerta qui sévit dans les casernes après avoir été témoin de comportements inappropriés.

"J’ai fait 6 ans dans les pompiers de Paris mais je les ai quittés. C’était un rêve d’enfant pourtant, aider les gens c’était une passion même plus, c’était ma vie. Je pensais réellement intégrer une élite".

"Si les gens savaient, on n’applaudirait plus les pompiers"

Pour Max, ces comportements seraient monnaie courante chez les pompiers. Mais cette volonté de sortir du silence pour dénoncer ou simplement en parler, lui a coûté cher.

"Des viols où les gens ne pouvaient pas porter plainte, avec des personnes qui venaient dans la caserne… Si les gens savaient, on n’applaudirait plus les pompiers. J’étais contre tout ce qu’il se faisait là-bas, parce que ça existe depuis très longtemps. Pour me faire taire, on m’a fait une sorte de bizutage qui a provoqué un grave accident. Je suis maintenant handicapé pensionné à 45% au niveau des cervicales". 

"Je n’ai plus de témoin, plus rien"

A la suite de ce grave accident, Max a souhaité porter plainte contre les pompiers de Paris. Une tentative rapidement avortée. 

"Tout était fermé. Le jour de mon accident, la feuille de garde a été changée donc je n’ai pas pu contacter les personnes. Je n’ai plus de témoin, plus rien".
Les Grandes Gueules (avec C.P.)