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Pourquoi il ne faut pas avoir peur de l'intelligence artificielle, selon le co-créateur de Siri sur RMC

Dans son livre "L'intelligence artificielle n'existe pas", Luc Julia, désormais vice-président de l'innovation de Samsung, démonte quelques idées reçues sur les nouvelles technologies.

Il a voulu passer un "coup de gueule", estimant qu'"on raconte n'importe quoi depuis une dizaine d'années" sur l'intelligence artificielle. Dans son livre "L'intelligence artificielle n'existe pas", le vice-président de l'innovation de Samsung Luc Julia, a expliqué, dans les Grandes Gueules de RMC, pourquoi les technologies numériques sont souvent mal expliquées au grand public:

"En gros, il y a deux écoles aujourd'hui qui font peur. Il y a une école qui dit que les robots vont nous tuer, nous remplacer ou nous dominer. Il y a des influenceurs, des hommes politiques qui le disent, et ça, c'est grave, parce que c'est complètement faux.
Et il y a une autre école qui nous fait miroiter un futur qui n'a strictement rien à voir avec ce que l'intelligence artificielle, telle qu'elle est faite aujourd'hui peut faire. Par exemple, on nous dit que les voitures autonomes seront là dans 2, 3, 5 ans. Les voitures autonomes ne seront là… jamais. Avec les techniques d'intelligence artificielle qu'on a aujourd'hui. L'intelligence artificielle telle qu'elle est définie par ces deux groupes n'est pas de l'intelligence artificielle".

"A la fin, la technologie améliore la vie des gens"

Le co-créateur de Siri (l'assistant vocal d'Apple) veut déconstruire ces idées reçues:

"Il suffit de prendre l'exemple du métier à tisser en 1770, oui, ça a remplacé ponctuellement les emplois, mais ils ont été remplacés par quelque chose. Ça fait 250 ans que ça se passe comme ça".

Il précise:

"Dans l'évolution normale, à la fin, on améliore la vie des gens parce que les métiers pénibles vont être remplacés par ces machines. On va pouvoir essayer de qualifier les gens pour qu'ils fassent quelque chose de mieux. Par exemple, on avait dit que les distributeurs de billets allaient remplacer les guichetiers dans les banques. Ce qui s'est passé, c'est qu'au tout début, ça a remplacé les guichetiers, mais si on regarde l'évolution de leur nombre au cours du temps, il a augmenté de 2% par rapport à ce que ça aurait augmenté s'il n'y avait pas eu de distributeur de billets".

"On dit souvent que parmi les emplois de 2050, il y en a 85% qu'on ne connaît pas aujourd'hui", a-t-il aussi expliqué sur le plateau des GG. Difficile donc, selon lui, de pouvoir affirmer que les nouvelles technologies feront augmenter le chômage.

Paulina Benavente