Propos polémiques sur le coronavirus: le Pr Perronne visé par le Conseil de l'Ordre des médecins et l'AP-HP

L'hydroxychloroquine, le traitement au coeur de la polémique. Ce jeudi, le Conseil national de l'Ordre des médecins s'est saisi du cas du Pr Christian Perronne, spécialiste des maladies infectieuses favorable à l'hydroxychloroquine, en raison de propos controversés mettant en cause d'autres médecins.
"Alerté par les propos tenus par le Pr Christian Perronne, le Conseil national a saisi le Conseil départemental de l'Ordre des Hauts-de-Seine", dont dépend ce médecin en tant que chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches, a indiqué le Conseil national de l'Ordre (Cnom) sur Twitter. Le Conseil départemental de l'Ordre des Hauts-de-Seine doit désormais "instruire le dossier" et "informer le Cnom des suites données", a poursuivi ce dernier. La semaine dernière, une pétition avait été lancée pour demander au Conseil de l'Ordre de condamner des propos du Pr Perronne.
En pleine promotion de son livre sur la gestion de la crise du Covid-19, "Y a-t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise", Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), a notamment affirmé que l'hydroxychloroquine, traitement promu par le Pr Didier Raoult, aurait permis d'éviter 25.000 morts si elle avait été prescrite largement en France. Dans une autre interview télévisée, il a également accusé des médecins du CHU de Nantes d'avoir "laissé crever (son) beau-frère" en refusant de lui prescrire ce traitement.
Quelques heures plus tard, c'est l'AP-HP qui a saisi ses instances déontologiques au sujet du spécialiste des maladies infectieuses favorable à l'hydroxychloroquine pour ces mêmes propos. Dans cette lettre de saisine datée de mercredi, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, demande à son collège de déontologie de donner un avis "avant la fin du mois de juillet". La question est de savoir "s'il peut y avoir des manquements à des obligations d'ordre déontologique (...) dans un cas de figure où des propos sont tenus avec l'autorité conférée à une fonction de responsabilité dans un hôpital public universitaire".