Randonneuse tuée: "La société de chasse avait terminé sa saison mais il y a eu une pression" selon Willy Schraen

Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte et confiée à la brigade de recherche d'Aurillac, après la mort d’une randonneuse de 25 ans samedi après-midi, touchée par une balle perdue d’une chasseuse de 17 ans. Un "drame", "évidemment", pour le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen. "On a de plus en plus de tirs qui sont effectués sur le grand gibier et de moins en moins d’accidents, mortels ou non mortels, explique-t-il ce lundi dans les ‘Grandes Gueules’ sur RMC et RMC Story. Evidemment, quand il y en a un, j’imagine le drame pour la famille de cette jeune femme de 25 ans. Vous avez votre fille qui se promène dans un bois et elle est tuée par une balle de chasseur. On ne peut pas pire."
Selon Willy Schraen, c’est après une "pression" locale que cette chasse a eu lieu. "On n’a pas encore tous les éléments, précise-t-il. La société de chasse concernée avait terminé sa saison de chasse. Ils avaient fini, mais il y a eu une pression. J’ai entendu un agriculteur qui râlait énormément. C’est le même agriculteur qui a obligé la société de chasse à re-chasser une journée supplémentaire. Je ne dis pas qu’il y a une faute. Ils ont dû réorganiser une journée. Il y a un problème, c’est qu’on a une pression de plus en plus violente et forte sur le fait de tuer des animaux. Pour une raison : ce sont les chasseurs qui payent l’addition, qui est de 80 millions d’euros tous les ans. On a une obligation d’abattre des animaux dans des proportions importantes. Là, c’est un exemple frappant. On les oblige à refaire une journée et c’est le drame."
Pourquoi cet agriculteur aurait-il réclamé une chasse supplémentaire ? "Il trouvait qu’il y avait trop de sangliers pour ses récoltes, selon Willy Schraen. Il avait peut-être raison, ce n’est pas le débat. Il y a une forme de lassitude sur ces longues périodes de chasse. Peut-être qu’à un moment, on est moins attentif, moins rigoureux."
"De plus en plus de tirs qui sont effectués sur le grand gibier et de moins en moins d’accidents"
Selon le président de la Fédération nationale des chasseurs, la réflexion pour éviter des accidents est permanente. "Il y a toujours des réflexions, assure-t-il. La preuve, c’est la baisse des accidents. Les accidents viennent surtout sur la chasse du grand gibier, qui en activité a été multiplié par dix depuis 50 ans, en raison de la prolifération de pas mal d’espèces de grands animaux. On a de plus en plus de tirs qui sont effectués sur le grand gibier et de moins en moins d’accidents, mortels ou non mortels."
"Est-ce qu’on est capable d’avoir zéro mort, zéro accident, dans tout ce qu’on fait ? On sait que ce n’est pas possible, ajoute Willy Schraen. Je veux me battre tous les jours pour qu’il y ait le moins possible. Et de moins en moins." Et il ne comprend que la question d’une interdiction de la chasse se pose. "Sur les passages piétons, il y a quand même quelques centaines de gens qui sont écrasés et tués tous les ans, souligne le président de la Fédération nationale des chasseurs. Est-ce qu’on se pose la même question pour l’interdiction de la voiture ?"