Un élu EELV accuse Emmanuelle Cosse d'avoir refusé que le parti discute des rumeurs d'agressions sexuelles
Au sein du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV), l'attitude de Denis Baupin avec les femmes était connue. "J'étais au courant que Denis avait un comportement un peu lourdingue avec les femmes", reconnaît lundi dans les Grandes Gueules Yves Contassot, conseiller de Paris EELV. Mais l'élu était loin d'imaginer les faits de harcèlement et d'agressions sexuelles à l'encontre du vice-président de l'Assemblée nationale, révélés par Mediapart et France Inter.
"Ce que je savais c'est que Denis avait eu pas mal d'aventures avec des femmes, qu'il avait la réputation d'avoir la main un peu leste ou des paroles un peu déplacées (...) mais je n'avais pas idée qu'il allait si loin", assure Yves Contassot qui s'est opposé à Denis Baupin dans plusieurs élections.
Il explique qu'à plusieurs reprises, son attitude a été évoquée, sans pour autant soulever plus de questionnements au sein du parti. "A chaque fois qu'on a évoqué le comportement de Denis sur les questions de ses relations avec les femmes, à chaque fois on a dit: 'c'est des règlements de comptes politiciens', ce qui ne rend pas les choses très simples", explique Yves Contassot.
"Personne dans le parti n'aurait toléré ça"
Pour cet élu, il n'y a pas eu d'omerta au sein des cadres du parti pour tenter de le protéger, "je pense que personne dans le parti n'aurait toléré ça", ajoute-t-il. Pourtant, des rumeurs liées à des agressions sexuelles circulaient dans le parti et le débat aurait été stoppé net par Emmanuelle Cosse, l'ancienne secrétaire nationale d'EELV et compagne de Denis Baupin.
"Lorsqu'il y a eu des allusions à ça, assez récemment dans un conseil fédéral, à la surprise générale la personne qui est montée à la tribune pour demander qu'on arrête de discuter ça, c'est sa compagne, c'est Emma Cosse (...). Elle est montée à la tribune pour dire ça suffit, je refuse qu'on continue de débattre de cette question", révèle Yves Contassot.
L'élu ignore toutefois si celle devenue ministre du Logement était au courant que les faits concernaient Denis Baupin. "Il y a eu une sorte de stupéfaction, parce que même si le nom de Denis n'était pas évoqué, tout le monde s'est dit, c'est possible qu'il soit implicitement dans les cas évoqués", poursuit-il.
Parmi les membres du parti qui accusent Denis Baupin, Sandrine Rousseau, porte-parole d'EELV raconte s'être entendue dire "qu'on n'aurait jamais de poste parce qu'on n'a pas voulu coucher avec lui". Yves Contassot relativise ces accusations, "je pense qu'il faut être prudent parce que les décisions ne sont jamais le fait d'une seule personne, c'est plus compliqué que ça".