Violences conjugales: "Ce n'est pas en le disant dans l'Equipe que ça va empêcher ce monsieur de tuer sa nouvelle compagne"
Témoignage poignant ce lundi à la Une de l'Equipe. Le quotidien sportif relaie le témoignage de "Miriam". Cette femme raconte le calvaire que lui a fait subir son ex-compagnon, footballeur professionnel, ancien joueur de Ligue 1. Elle relate "les coups de poing dans le ventre, le visage", les viols.
La GG Joëlle Dago-Serry estime dommage que le nom du footballeur en question ne soit pas cité: "Ce qui me gêne dans le témoignage c'est qu'elle ne donne pas le nom du joueur. Ça me gêne profondément puisque ce qu'elle décrit, c'est le quotidien de toutes les femmes battues. Soit elle porte plainte contre lui et à ce moment-là on sait qui c'est, mais sinon ça reste un témoignage de femme battue classique et je ne vois pas en quoi ça peut faire changer les choses".
"L'omerta est partout"
D'autant que le joueur continuerait à battre sa nouvelle compagne: "Si elle porte plainte, cet individu peut être mis hors d'état de nuire. Là, peut-être qu'il continue de frapper sa nouvelle compagne. Elle dit qu'il va 'finir par tuer quelqu'un', mais si elle ne porte pas plainte, ça va arriver. Je sais que c'est difficile de porter plainte, mais il faut bien comprendre que ce n'est pas en le disant dans l'Equipe que ça va empêcher ce monsieur de tuer sa nouvelle compagne ou quelqu'un d'autre".
Joëlle Dago-Serry a aussi déploré le silence autour des violences conjugales, dans tous les milieux: "L'omerta est partout dans ce genre de violence, pas seulement dans le foot. L'omerta est d'abord au sein de la famille avant d'élargir au milieu du foot. La victime dans l'Equipe le dit: tous les parents sont au courant, les amis, et personne ne fait rien".