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"Bernadette Chirac était un animal politique", raconte le journaliste Erwan L'Eléouet

Elle reste la première dame qui a été la plus populaire auprès des Français. Mieux elle a changé ce statut grâce à son aura politique.

Elles sont très souvent associées à leurs maris, mais ont-elles un rôle politique ? En France, la première dame n’a pas un statut très précis comme c’est le cas aux États-Unis par exemple. Pourtant, elles sont toutes sujets aux critiques, à la controverse et aussi aux questionnements. 

Pour Candice Nedelec, journaliste politique à Gala, le statut des premières dames a changé avec Bernadette Chirac. Elles sont passées de potiches à partenaire de pouvoir. "Elle avait réussi à faire sa place et était devenue un personnage politique aux côtés de Jacques Chirac. Depuis elle, on a pu observer qu’elles étaient des femmes de caractère et qu’elles s’étaient imposées comme personnage politique aux côtés du président de la République", explique-t-elle. 

Selon, Erwan L'Eléouet, auteur de Bernadette Chirac, les secrets d'une conquête, elle a tout de même une place à part dans l’histoire des premières dames. "Elle a réussi à se faire une place alors que ce n’était pas gagné au départ. En 1995, elle est absente de la campagne et elle a une image de dame compassée, démodée", explique-t-il.

"Elle a une intuition politique"

Alors comment a-t-elle réussi à gagner le cœur des Français? "Elle a dû batailler pour exister. Et l’opération pièce jaune a été une arme de séduction massive. C’est ce qui lui a permis d’exister auprès des Français", explique-t-il.

À la différence d’autres premières dame, Bernadette Chirac a un vrai aura politique. Plusieurs fois, elle a conseillé Jacques Chirac et a essayé de le prévenir de certains événements politiques. "Bernadette Chirac est capable de dire à son mari que la dissolution de l’Assemblée en 1997, c’est une bêtise. En 2002, c’est l’une des rares à dire qu’elle imagine Jean-Marie Le Pen au second tour. Donc elle a un sens politique, elle a une intuition politique et elle aime ça, c’est un animal politique", affirme le journaliste. 

Guillaume Descours