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Boeing 737 MAX: "Visiblement Boeing a fait des modifications pour faire des économies de carburant"

Jean Serrat, spécialiste de l'aéronautique, explique ce mercredi dans M comme Maïtena pourquoi il était urgent d'arrêter de faire voler cet avion qui s'est écrasé à deux reprises ces six derniers mois.

Fallait-il vraiment clouer au sol les Boeing 737 Max ? Oui selon Jean Serrat, consultant aéronautique pour RMC et BFMTV, ancien commandant de bord intervenu ce mercredi dans M comme Maïtena. Le mystère reste entier, alors que les boîtes noires du Boeing 737 MAX 8 qui s'est écrasé dimanche en Ethiopie ont été retrouvés et vont être envoyées en Europe pour les analyser.

Le crash, qui a fait 157 morts de 35 nationalités, est le deuxième en moins de six mois pour le Boeing 737 MAX 8. Dans des circonstances similaires, un avion du même type de la compagnie indonésienne Lion Air s'était écrasé au large de l'Indonésie, faisant 189 morts. Clouer les avions au sol n'est donc pas de la paranoïa selon Jean Serrat.

"Visiblement Boeing a fait des modifications pour faire des économies de carburant"

"C’est une mesure de précaution qui est importante. Un avion s’est crashé en octobre dans la mer de Java, et là un deuxième avec des similitudes. On n’a pas encore la lecture des boîtes noires. Par mesure de précaution il était urgent d’arrêter cet avion de l’empêcher de voler. Car ce n’est pas l’avion en lui-même qui pose problème c’est un logiciel ajouté pour éviter que l’avion se mette à cabrer de manière trop importante. Il va falloir former les équipages sur ce qu’ils doivent faire."

"Visiblement Boeing a fait des modifications pour faire des économies de carburant, ils font 14% d'économies de carburants, mais ont monté un système sur lequel ils n’ont pas donné d’informations aux pilotes. Par précaution il faut à tout prix arrêter de voler avec cet avion."

Les Etats-Unis assurent que tout va bien

Toutefois, malgré leur isolement face à l'immense pression internationale, les Etats-Unis persistent dans leur refus de se rallier à l'interdiction de vol décrétée contre le Boeing 737 MAX 8 par de nombreux pays et compagnies aériennes après la tragédie du vol d'Ethiopian Airlines.

"Jusqu'à présent notre examen du dossier ne montre aucun problème de performance et ne fournit aucune raison pour ordonner l'immobilisation de cet avion", assure l'agence fédérale de l'aviation américaine, FAA, dans un communiqué.

Elle affirme qu'elle n'hésitera toutefois pas à prendre des mesures "immédiates et appropriées" si jamais elle découvrait une anomalie dans son examen du vol 302 d'Ethiopian Airlines, dont les boîtes noires ont été récupérées et devraient livrer le ou les scénarios de l'accident.

James Abbott