Drogues: "Le cannabis de nos parents était beaucoup moins trafiqué"

Ce mercredi sur RMC, des experts alertaient sur les dangers du cannabis. Si cette drogue est considérée comme "douce", elle est beaucoup plus dosée qu'à l'époque de nos parents.

enLa consommation de cannabis chez les jeunes est en léger recul mais reste élevée chez les jeunes, constate un rapport de l’Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Une consommation qui peut s'avérer problématique car le cannabis est de plus en plus fort.

Selon une note des services de lutte contre les trafics de stupéfiants, la concentration en THC de la résine de cannabis est passée de 11% à 26,5% en huit ans.

"Autrefois, le cannabis était moins boosté, pas trafiqué sur le plan génétique. Les taux de THC, qui est le principe actif qui fait les sensations recherchées, étaient relativement bas", assure Nicolas Prisse, président de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).

"On trouve du cannabis avec des taux jusqu'à 40%"

Et cette forte concentration favorise les risques: "On sait aujourd'hui qu'en particulier s'agissant des troubles psychiatriques qui sont ceux que l'on peut redouter le plus dans l'usage précoce du cannabis sont directement proportionnel au taux de THC. On trouve aujourd'hui du cannabis dans la rue avec des taux de 20-25% voire jusqu'à 40%. C'est un drame", constate Nicolas Prisse.

Mais l'addictologue Jean- Pierre Couteron, pointe un autre danger: "Le risque qui concerne la majorité des usagers c'est le trouble des fonctions exécutives, c'est-à-dire la capacité à construire un raisonnement, à mémoriser, à organiser son intelligence. Tout ceci va être lentement érodé par la consommation de cannabis. C'est comme avec l'alcool, plus vous prenez un produit qui est fort, plus le risque d'accident est fort".

Près d'un Français sur deux (45%) se dit favorable à une légalisation du cannabis, selon une enquête publiée jeudi par l'OFDT, qui note une tolérance plus marquée de l'opinion envers ce psychotrope.

Paulina Benavente