L'additif E171 bientôt interdit? "C'est un produit qui ne sert à rien, autant le supprimer"
Le dioxyde de titane pourrait finalement être interdit. Bruno Le Maire était initialement opposé à l'interdiction de l'additif E171, mais a annoncé ce lundi sur Europe 1 avoir changé d'avis. Cet additif alimentaire est utilisé dans l'agroalimentaire pour blanchir les produits alimentaires. On en trouve dans les bonbons, les médicaments ou encore dans certains plats préparés. Et pourrait favoriser l'apparition du cancer du côlon.
Ce qui a fait changer l'avis le ministre de l'Economie? Une étude de l'Inra menée sur des rats. L’université Grenoble-Alpes et du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives ont fait absorber du E171 à des rats pendant une centaine de jours dans les mêmes proportions que l’humain. En seulement trois mois, 40 % des rongeurs exposés présentaient des lésions précancéreuses au niveau du côlon.
"La définition même du principe de précaution"
Pour Stephen Kerckhove, délégué général de l’association Agir pour l'Environnement, cette étude suffit pour légitimer l'interdiction: "C'est la définition même du principe de précaution de ne pas attendre des certitudes définitives pour suspendre un produit. Quand le produit vise seulement à améliorer l'esthétique du produit, il n'a pas d'intérêt. Et comme cet additif ne sert pas à grand-chose autant le retirer".
Il souhaite même que le gouvernement aille plus loin: "Ça fait quelques années qu'on a des alertes sur ce produit et on aimerait que l'arrêté soit étendu aux cosmétiques, aux médicament set aux dentifrices. Aujourd'hui, il n'y a pas de raison qu'un aliment qui contient du E171 soit dangereux et qu'un médicament qu'on ingère n'est pas dangereux. On veut que ça aille plus loin. On veut que ce soit élargi à l'ensemble des produits ingérés. Il faut bien faire attention que le E171 soit interdit y compris dans les produits importés de façon à ce qu'on ne soit pas exposés avec des produits étrangers".