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Lyes, placé dès sa naissance: "Dans bon nombre de foyers, c'est l'enfer"

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Ce jeudi dans M comme Maïtena, Lyes Louffok s'est confié sur son enfance d'enfant placé. Le jeune homme de 24 ans a raconté son itinéraire dans un livre Dans l'enfer des foyers.

Lyes Louffok a vécu son enfance et son adolescence entre foyers et familles d'accueil. Placé dès sa naissance, le jeune homme de 24 ans, a raconté son itinéraire dans un livre Dans l'enfer des foyers. Violences, humiliations, maltraitance, il souhaite raconter son histoire pour faire évoluer la situation des enfants placés.

"J'ai pu voir la maltraitance institutionnelle de très près dans les différents lieux de placement dans lesquels j'ai été. A la majorité, les enfants sont mis à la rue. La réalité dans bon nombre de structures ou même dans certaines familles d'accueil, c'est l'enfer. Quand on a des établissements qui accueillent plus de 40 enfants dans un même bâtiment sur des tranches d'âge complétement différentes, ça génère de la violence qui a des conséquences", a-t-il raconté dans M comme Maïtena.

"La situation des enfants placés n'a pas tellement évolué"

Il déplore une situation qui n'a guère évolué depuis 50 ans: "En 2016, il y a eu des auditions d'anciens enfants placés, de tranches d'âge différentes, dans le cadre du projet de loi sur la protection de l'enfance. J'ai été très marqué de voir que des personnes qui ont aujourd'hui une cinquantaine d'années qui peuvent raconter la même chose que ce que j'ai pu vivre il y a quelques années, donc ça n'a pas réellement évolué".

Lyes Louffok siège aujourd'hui au Conseil national de la protection de l'enfance. Il regrette, après l'annonce du Plan pauvreté jeudi par Emmanuel Macron, que l'État ne s'engage pas plus dans le dispositif qu'il défend.

Pour endiguer cette situation, Lyes Louffok préconise "un retour de l'État dans la protection de l'enfance", gérée jusqu'à présent par les départements, qui affirment cependant être à bout de souffle financièrement. "L'État doit se réengager et réaffirmer le principe de solidarité nationale", considère-t-il.

P.B.