Affaire Benalla: "C'est toujours le grain de sable qui cause la chute d'un puissant"

L'annonce ce vendredi matin du licenciement d'Alexandre Benalla n'a pas suffi à calmer la polémique. Crise gouvernementale, couac de communication… l'affaire tourne au désastre pour l'Elysée, confronté à sa première grave crise. "C'est toujours le grain de sable qui cause la chute d'un puissant, explique dans Radio Brunet Philippe Moreau-Chevrolet, conseil en stratégie de communication, président et fondateur de MCBG Conseil. C'est rarement la grosse machine qui vient à bout d'une autre grosse machine. Là on est face à un grain de sable qui a été sous-estimé par l'Elysée. Quand l'affaire a été portée à leur connaissance, dès le soir du 1er mai, ils n'ont pas compris qu'il fallait traiter ça tout de suite, exfiltrer Benalla et protéger le président. Ils ont un peu joué aux cowboys avec un peu de négligence et ils le paient aujourd'hui".
"Ça met en jeu l'Etat, le président, les institutions"
Pour Philippe Moreau-Chevrolet, Emmanuel Macron n'est pas forcément en cause dans cette affaire, mais il estime que son entourage aurait dû mieux gérer en amont. "Le chef de l'Etat se déplace tout le temps. Vous voyez l'agenda de Macron, il est en Australie, aux Etats-Unis, en Russie… il est important qu'au château il reste des gens qui aient le sens de l'Etat et qui disent: 'ça, ce n'est pas possible!'. (Benalla) ne peut pas aller tabasser des gens avec un brassard de police alors qu'il est proche du président. C'est trop dangereux, ça met en jeu l'Etat, le président, les institutions… Au Parlement on est en train de changer la constitution, et tous les travaux sont bloqués depuis l'affaire Benalla. On n'a jamais vu ça. Il y a une commission enquête parlementaire, ça veut dire que le Parlement va enquêter sur l'Elysée, ça ne s'est pas vu souvent dans l'histoire. Et ça, c'est provoqué par Alexandre Benalla, qui est, au regard de l'histoire française, un grain de sable."