Aménagement des 80 km/h: "Non, du haut de sa présidence, Emmanuel Macron ne va pas décider ce qu’il en est des morts sur la route"
Sa mise en place l’été dernier avait excédé les automobilistes. La limitation de la vitesse à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes secondaires a fait craindre une forte augmentation des excès de vitesse et donc des amendes. La mesure a tout de même été mise en place progressivement avec une période de tolérance.
Mais mardi soir, devant quelque 600 maires qu’il a rencontré en Normandie dans le cadre de l’ouverture du grand débat, Emmanuel Macron a ouvert la porte à un retour en arrière sur la limitation à 80 km/h. Le président s’est effectivement dit ouvert à des aménagements pour que celle-ci soit mieux acceptée par le Français. En effet, pour Vincent Descoeur, député LR du Cantal, cette mesure est à l'origine de la colère des "gilets jaunes".
"C'est exactement ce que j'ai demandé hier à l'assemblée. Que les 80 km/h soient mis sur la table lors du grand débat. Cette mesure a déclenché l'exaspération et la colère de nos concitoyens et a été dans beaucoup de départements le détonateur de la colère des Gilets jaunes. Est on prêt à vraiment avancer la dessus avec les élus locaux ? Il faut adapter cette mesure", affirme-t-il
Baisse de la mortalité
Pour Chantal Perrichon, présidente de la lutte contre la violence routière, un retour en arrière serait un échec.
"J’ai été pour le moins étonnée, car c’est un président qui se dit très respectueux des sciences, des chiffres. Là, il dit ‘ce n’est pas un dogme’. Je suis désolé, mais la sécurité routière, c’est de la connaissance scientifique, c’est du savoir. Et lui du haut de sa présidence, il va décider ce qu’il en est des morts sur la route ?"
Selon elle, une législation au cas par cas pour la limitation de la vitesse sur les routes "c'est comme si on me parlait d'individualiser le port de la ceinture de sécurité ou de le réserver à certaines voitures. Il faut savoir ce que l'on veut. Cette mesure sauve des vies".
Depuis le lancement de la mesure le 1er juillet, la mortalité routière est plutôt en baisse. Par contre le nombre de flashes des radars avait lui considérablement augmenté.