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Débat présidentiel: "nous avons la classe politique que l’on mérite"

Au lendemain du débat de l’entre-deux-tours, les critiques pleuvent sur la nature des propos qui échangés entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Pour Jérôme Béglé, directeur général adjoint de la rédaction du Point et invité dans Radio Brunet, c’est toute la société qui est responsable.

Ce jeudi, les critiques pleuvent après un débat jugé très pauvre. La faute à des attaques à répétition qui ont pris le pas sur les programmes des candidats. Si Marine Le Pen fait office de coupable tout désigné, Jérôme Béglé, directeur général adjoint du Point, estime que les responsabilités imputent à tous les Français. Il explique dans Radio Brunet, que nous avons tous une part de responsabilité.

"J’ai été très frappé par la violence et parfois même par l’ultra-violence de ce débat. J’avais honte, mais je me suis dit que ce débat était le miroir de la société d’aujourd’hui, et le reflet de nos inconséquences. On a voulu faire partir les sortants et on se retrouve avec des seconds couteaux. Les quilles des premiers et seconds rangs ont sauté et on a des gens qui n’auraient pas forcément dû être là, si les choses s’étaient passées "normalement". On ne peut s’en prendre qu’à nous-même. Nous avons décidé que Manuel Valls, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Hollande et tant d’autres, devaient rentrer chez eux, et nous avons leurs remplaçants. Nous avons la classe politique que l’on mérite. C’est quand même un peu fort de café de dire qu’ils sont tous nuls et qu’ils doivent tous partir".

Pour Jérôme Béglé, cette vague de dégagisme qui a emporté beaucoup de candidats durant cette campagne n’a pas définitivement détruit les partis. Il explique néanmoins, que les socialistes et Les Républicains devront changer de ligne politique. "Je ne pense pas que les partis politiques soient morts. Il y a une recomposition. Le clivage droite/gauche devra être renforcé parce qu’aujourd’hui, il est partiellement amoindri. La vraie différence est entre la France des villes et des campagnes. Une France qui profite de la mondialisation et de l’Europe à savoir les grandes villes, et une autre qui est complètement laissée pour compte de ce développement et qui souffre. C’est là-dessus que vont se positionner les partis. En résumé, l’un des partis poussera vers l’Europe, et l'autre va prendre le contre-pied pour défendre ces territoires de la France périphérique complètements oubliés. Ça refera un clivage droite/gauche alors que nous sommes dans un entre deux. On a abandonné le vieux monde et on n’est pas encore arrivé dans le nouveau".

Radio Brunet avec A. B.